Le lendemain de son élection au Parlement européen, une candidate du FN en faveur du droit de vote des étrangers démissionnée

Publié à 15h43, le 26 mai 2014 , Modifié à 18h54, le 26 mai 2014

Le lendemain de son élection au Parlement européen, une candidate du FN en faveur du droit de vote des étrangers démissionnée

Sitôt élue, sitôt démissionnée. La numéro deux de la liste du Front national dans l'Ouest, Joëlle Bergeron, a renoncé à son futur poste au Parlement européen, a révélé Ouest France, sur son site internet, lundi 26 mai, au lendemain de la victoire du FN aux élections européennes. Joëlle Bergeron l'a ensuite répété à un correspondant de l'AFP, et le confirme au Lab.

Selon Ouest France, cette décision se fait "sur demande expresse de la présidente du parti frontiste, Marine Le Pen".

A l'AFP, Joëlle Bergeron, une conseillère municipale de Lorient (Morbihan) âgée de 63 ans, n'a pas voulu dire si cette décision était prise par elle-même ou par son parti.

Contactée par Le Lab, Joëlle Bergeron se montre plus loquace et précise que c’est Gilles Lebreton, tête de liste FN dans l’Ouest, qui lui a demandé de démissionner :

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Il trouve que son n°3 [Gilles Pennelle, ndlr] est mieux. Ils n’en ont rien à foutre de la parité.

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Joëlle Lebreton précise que cette décision a été prise bien avant le scrutin du 25 mai. "Ils m’avaient déjà prévenu, avant la campagne, qu’en cas d’élection, je devrai démissionner. J’avais dit oui car je ne pensais pas que l’on gagnerait deux sièges", dit-elle.

Estimant que le choix de Gilles Lebreton n’est "pas élégant", l’ancienne n°2 de liste a décidé de rendre "toutes ces cartes". Elle quitte le FN. Elle démissionne également de son poste de conseillère municipale de Lorient :  

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Il faut être logique. 40 ans de militantisme jetés par la fenêtre.

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Elle ajoute que, selon elle, "la décision a été prise au sommet", sous-entendu par la direction du Front national. "Lebreton et Penelle sont des gens qui savent se placer", commente-t-elle. De fait, les deux hommes étaient présents dimanche soir à Nanterre, au siège du Front national. Joëlle Lebreton était, elle, "auprès de ses militants dans le Morbihan".

Au Lab, Gilles Lebreton précise que Joëlle Lebreton a "une activité professionnelle chargée". "Elle est commissaire-priseur. Je lui avais dit qu’il ne fallait pas qu’elle hésite à démissionner", précise-t-il, se déclarant néanmoins "surpris" par cette démission, même si celle-ci faisait "partie des hypothèses".  

Le Labrévélait, le 21 mai, l'enregistrement d'un débat tenu le 19 mai, à Rennes, par la Cimade, au cours duquel Joëlle Bergeron se déclarait "favorable" au droit de vote des étrangers. 

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Moi j’y suis favorable. Je vous le dis, j’y suis favorable. 
Je ne sais pas quelle est la position du Front national, et pour le coup, je m’en fiche.
En tant qu’individu, je suis favorable à ce qu’un étranger qui travaille, et paye des impôts en France, vote.

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Voici l'enregistrement de cette réunion : 

Au Lab, ce lundi 26 mai, Joëlle Bergeron et Gilles Lebreton jurent qu'il n'y a aucun lien entre cette démission et la sortie sur le droit de vote des étrangers de la future ex-frontiste.

Lundi 26 mai, su r BFMTV, Jean-Marie Le Pen dénonce cette démission : 

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Je considère que ce n’est pas normal. Quand on a été élu, on a reçu un mandat personnel de la part de milliers et milliers d’électeurs. Et je crois que c’est en affaire avec sa conscience personnelle. Vous m’apprenez cette affaire, je ne suis du tout au courant. Je ne sais pas si c’est une information ou simplement une possibilité, mais en l’occurrence je ne suis pas d’accord avec cette manière de faire.

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Par ailleurs, un journaliste de France Bleu Orléans, Stéphane Barbereau, assure que la numéro 2 de la liste FN dans la région Massif-Central-Centre, Jeanne Pothain, est "bien partie" pour démissionner, elle aussi :

[EDIT 18h53] : ajout déclaration Jean-Marie Le Pen 

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