Le nouveau ministre du Travail, François Rebsamen, enterre l'élément de langage sur "l'inversion de la courbe du chômage"

Publié à 12h51, le 20 avril 2014 , Modifié à 21h37, le 20 avril 2014

Le nouveau ministre du Travail, François Rebsamen, enterre l'élément de langage sur "l'inversion de la courbe du chômage"
François Rebsamen dans Le Supplément le 20 avril 2014. © Canal Plus

Nouveau gouvernement, nouveaux éléments de langage. Ou, en tout cas, disparition des anciens. Invité du Supplément politique sur Canal Plus ce 20 avril, François Rebsamen, nouveau ministre du Travail et de l'Emploi, successeur de Michel Sapin, a définitivement enterré la promesse de "l'inversion de la courbe du chômage" :

Moi, je ne fais pas de prévision sur l’inversion de la courbe du chômage … Je ne veux pas en dire du mal [de Michel Sapin, ndlr], il a fait tout ce qu’il pouvait avec les moyens dont il disposait. Mais la baisse du chômage effective et durable, elle ne viendra qu’avec la croissance.

Promise pour fin 2013, l'inversion de la courbe du chômage n'a pas eu lieu. L'augmentation du nombre de chômeur a diminué au troisième trimestre 2013 mais le chômage n'a pas reculé. François Hollande a donc décidé d'assumer fin janvier cet échec et a commencé à distiller le nouvel élément de langage : "faire baisser le chômage sans croissance, c'est impossible". Élément repris donc ce dimanche par le nouveau ministre du Travail qui explique haut et fort qu'un nouvel objectif de date ne sera pas fixé.

Il tranche pour cela avec Michel Sapin, devenu ministre des Finances, qui, fin février, disait encore :

Toute la politique gouvernementale est axée sur un objectif simple et compréhensible pour tous, à la fin de l’année [2014 ndlr] il faudra qu’il y ait moins de chômeurs.

Ce même dimanche, dans Le Parisien, c'est justement Jean-Christophe Cambadélis, nouveau patron du PS, qui demandait à son parti d'arrêter avec le "jargon technocratique" et prenait pour exemple ... "la courbe du chômage".

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> Comment François Hollande est tombé dans le piège des promesses sur le chômage

BONUS TRACK

Sachez-le, François Rebsamen cire lui-même ses chaussures. C'est ce qu'il assure au Supplément ce dimanche en pleine affaire Aquilino Morelle. Le conseiller politique de François Hollande a démissionné le 18 avril après une enquête de Mediapart l'accusant de conflits d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique lorsqu'il n'était pas encore à l’Élysée. La même enquête raconte des caprices extravagants comme la venue d'un cireur de chaussures à l'hôtel Marigny pour s'occuper de ses "30 paires de souliers", selon le cireur.

François Rebsamen raconte alors cette anecdote sur son prédécesseur au ministère du Travail :

Je vais vous dire quelque chose, Michel Sapin a laissé un tube de Baranne [une marque de cirage, ndlr] au pied du bureau.
Je cire moi-même mes chaussures, ça c’est sûr.

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