#MULTIPLEX – Michel Sapin d’un côté, Anne Hidalgo de l’autre. Tel est le programme du multiplex politique de ce dimanche 6 juillet. Le Lab vous livre ses morceaux choisis :
> Michel Sapin dans BFM Politique
#POINT BONNE OU MAUVAISE FINANCE
Invité dimanche 7 juin des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Michel Sapin a, dit-il, fait valoir sa "part de provocation" en travestissant la célèbre formule de François Hollande au discours du Bourget, le fameux "cet adversaire, c'est le monde de la finance". Dimanche, le ministre des Finances a déclaré :
Notre amie c'est la finance: la bonne finance.
Dans BFM Politique, Michel Sapin a précisé sa pensée, expliquant qu'au Bourget, Hollande avait lui-même "décrit une certaine finance, celle qui a mis à bas notre économie". Il ajoute :
Il y a celle dont nous avons besoin, celle dont l’État a besoin. […] Nous avons besoin d’une finance qui vienne aider les entreprises françaises à se financer.
Mais Michel Sapin en convient : il faut toujours combattre la méchante finance, celle des spéculateurs.
#FLOU ARTISTIQUE
Moins forte mais plus forte qu’avant. C’est ainsi que Michel Sapin nuance les prévisions de croissance de l’Insee, des prévisions moins optimistes que celle du gouvernement, fixées à 1% pour 2014.
Le ministre des Finances maintient cet objectif – et y insère un petit flou artistique :
Ça sera en-dessous, ça sera au-dessus, nous verrons.
Optimiste, Michel Sapin. Plutôt oui. "Je préfère être un optimiste que quelqu’un qui emmène tout le monde dans le désespoir", dit-il.
#SARKOZY = BERLUSCONI
Michel Sapin fait sienne la référence de Manuel Valls à Silvio Berlusconi quand il parle des problèmes judiciaires de Nicolas Sarkozy. "Oui, Sarkozy fait comme Berlcusoni" lorsqu’il critique les juges, dénonce le ministre. Il ajoute :
Je remarque que Nicolas Sarkozy n’a en rien changé.
Et Sapin de rendre hommage à deux hommes de droite :
Les plus belles paroles ont été prononcées par Alain Juppé et Jean-Louis Debré.
Jeudi 3 juillet, Alain Juppé a reproché à Nicolas Sarkozy de "vilipender la justice". Jean-Louis Debré, sur Europe 1 samedi 5 juillet, a quant à lui sévèrement recadré l’ex-président.
#POINT STUPÉFIANTS
Michel Sapin parle du sarkozysme, "une forme de drogue, qui d’ailleurs n’a pas marché parce que si les Français au fond n’ont pas voulu de lui c’est parce que ça ne marchait plus". Le ministre explique, parlant de l'agitation de l'ancien président, qui "annonçait quelque chose un jour, n'attendait pas que ça soit mis en place et annonçait autre chose". Différent, donc, de la gouvernance de François Hollande. Michel Sapin explique :
Le hollandisme, ce n’est pas une drogue, ce n’est pas quelque chose qui vous shoote ou vous endort.
#LA GIFLE
Vous savez pourquoi la réforme territoriale est nécessaire ? Michel Sapin, en débat avec Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, a une formule qui explique selon lui la nécessité de simplification :
La France a une superposition d’administrations qui ne permettent pas pour autant aux citoyens de donner les gifles à la bonne personne. Quand vous avez trois personnes qui inaugurent un monument, si les gens ne sont pas contents, ils ne savent qui gifler.
"Il faut clarifier les compétences", précise le ministre des Finances.
> Anne Hidalgo au Grand Jury RTL – Le Figaro – LCI"
#TROU ≠ GAP
Anne Hidalgo l’a elle-même reconnu début juillet : il y a un manque de 400 millions d’euros pour boucler le Budget 2015 de Paris.
Enfin, pas de quoi non plus plonger la maire de Paris dans un certain pessimisme. D’ailleurs, elle nuance les difficultés :
Il n’y a pas de trou dans la caisse, il y a un gap à trouver.
Ce qui dans l'esprit d'Anne Hidalgo n'est pas du tout pareil. À moins qu'elle n'ait voulu parler de "cap".
#LES FRONDEURS, C’EST BIEN
Les "frondeurs" socialistes, du point de vue de la maire de Paris, ne sont pas les petits méchants de l’Assemblée. Elle explique :
Il ne faut pas être manichéen. Les chemins qui ont été montrés ne donnent pas encore de résultats. […] C’est bien d’apporter, chacun en fonction de ses convictions à l’intérieur de la grande famille socialiste et des écologistes, d’apporter son point de vue.
Bon, d’accord, le compagnon d’Anne Hidalgo est l’un des "frondeurs" historiques : Jean-Marc Germain. Et quand on le lui fait remarquer, la maire de Paris s’en sort sur le mode "lui c’est lui, moi c’est moi" :
Invitez-le. Il sera ravi.
#SUS AUX MÉGOTS
Non, Anne Hidalgo n’envisage pas d’interdire de fumer dans les jardins publics, comme cela a pu être dit. Seulement prépare-t-elle une expérimentation dans un square qui pourrait, à terme, déboucher sur la création de zones non-fumeurs dans les jardins publics.
Mais la maire de Paris en profite pour faire de la pédagogie envers les fumeurs. "Je leur demande d’écraser leur mégot de cigarette au lieu de les jeter par terre. Parce que 350 tonnes de mégots ramassés par an, avec des problèmes de recyclage parce que ce n’est pas recyclable, c’est très polluant, ça fait cher dans les finances de la ville", détaille-t-elle.
Et Anne Hidalgo de dégainer le slogan qui tue :
Écrase ton mégot, sois un héros.
#LE PRIX D’UN CAFÉ
Anne Hidalgo défend l’instauration d’une taxe régionale de 2 euros par nuit d’hôtel en Ile-de-France et annonce "un dialogue franc, constructif, exigeant mais constructif" sur ce sujet avec le gouvernement qui semble s’y opposer. Et, pour sa défense, elle parle du prix… d’un café.
Aujourd’hui c’est 90 centimes d’euro sur toutes les nuitées, quelle que soit la catégorie de l’hôtel. […] Franchement 90 centimes d’euro la nuitée quand vous payez 600 euros dans un palace la nuit, ce n’est même pas le café au comptoir d’un bar parisien.