Patrick Devedjian soutient Nicolas Sarkozy et évoque les "retrouvailles d'amis de 40 ans"

Publié à 18h21, le 18 octobre 2014 , Modifié à 14h39, le 19 octobre 2014

Patrick Devedjian soutient Nicolas Sarkozy et évoque les "retrouvailles d'amis de 40 ans"
Patrick Devedjian et Nicolas Sarkozy sont réconciliés © Reuters - MaxPPP - Montage Le Lab

LE DÉGEL - Leurs relations étaient glaciales depuis 2009, mais c'est terminé. Malgré les "différends" qui ont pu opposer les deux hommes par le passé, Patrick Devedjian a annoncé, samedi 18 octobre sur France 3 Paris , qu'il soutiendrait Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP :

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Je vais voter pour Nicolas Sarkozy, parce que vous voyez dans quel état est l'UMP. C'est pas glorieux, nous avons de graves difficultés. En même temps, l'UMP gagne toutes les élections, il faut dire donc que le rejet de la gauche est profond mais il faut aussi être à la hauteur de ce que demandent les électeurs et moi je souhaite une réforme profonde l'UMP. Il faut beaucoup d'énergie. Il y a trois candidats à la présidence de l'UMP, je pense que Nicolas Sarkozy est celui qui est capable de transformer l'UMP.

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En 2009, Jean Sarkozy, le fils du chef de l'État d'alors, souhaitait (en vain) prendre la présidence de l'Etablissement public pour l'aménagement de la Défense (EPAD). Une menace directe pour Patrick Devedjian, président du Conseil général des Hauts-de-Seine. Une époque révolue, à en croire ce que ce dernier a affirmé, samedi :

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Pour moi, la politique ce n'est pas des règlements de comptes entre les personnes, c'est l'intérêt général, celui qui porte le meilleur projet.

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En décembre 2012, Patrick Devedjian appelait pourtant l'UMP à se défaire de l'influence de Nicolas Sarkozy :

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Il faut que l'UMP détermine elle-même son destin, sans chercher à lire dans le marc de café ce que pourrait être la pensée de Nicolas Sarkozy par rapport aux événements.



Il reste une influence de Nicolas Sarkozy. [...] Aujourd'hui, il a décidé de se retirer de la vie politique. Alors c'est vrai, et ce n'est pas vrai. Parce que dans la coulisse, il parle. Et ça fait de la rumeur. Il faut arriver à dépasser cela.

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Quelques mois plus tôt, après la publication du livre Le Monarque, son fils, son fief , écrit par la directrice de cabinet de Patrick Devedjian, qui égratigne l'ancien président de la République et son entourage, les ténors UMP du département, dont Jean Sarkozy, cherchent à faire tomber le président du conseil général. Nicolas Sarkozy lui-même aurait mis la main à la pâte, comme l'écrivait Le Figaro à l'époque.

La Guerre froide a donc pris fin : l'ancien président de la République et son ancien ministre ont déjeuné ensemble cette semaine. Patrick Devedjian affirme que Nicolas Sarkozy ne lui a "rien" proposé "du tout". Il évoque "les retrouvailles de gens qui sont amis depuis 40 ans" :

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Vous avez rappelé mon âge (70 ans, ndlr), j'ai passé le temps des ambitions. Je ne suis pas demandeur de quoi que ce soit. Il y avait un côté retrouvailles de gens qui sont amis depuis 40 ans.

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Et le patron des Hauts-de-Seine de décrire une relation houleuse avec l'ex-chef de l'État :

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Au-delà des problèmes que nous avons pu avoir, sur le plan de l'affectif, avec Nicolas Sarkozy nous avons eu des hauts et des bas. Moi je le connais depuis 40 ans, Nicolas Sarkozy. Je lui ai toujours parlé librement, y compris quand il était président de la République. Ça n'a peut-être pas toujours aidé à faciliter nos rapports mais je lui ai toujours reconnu du talent et de l'énergie et la capacité à faire bouger les choses.

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L'ancien ministre rappelle qu'il n'était pas favorable à une candidature Sarkozy pour la présidence de l'UMP : "Je pense que pour lui effectivement, c'est se retrouver au milieu du maelström de Pygmalion (Bygmalion, ndlr) et de toutes les affaires de l'UMP mais pour l'UMP, avoir un projet, de la transformer et de la rénover, ça c'est utile pour tout le monde."

Pour Patrick Devedjian, le retour de Nicolas Sarkozy doit se faire par étapes : "S'imaginer que l'élection présidentielle est demain matin, c'est à mon avis une erreur stratégique." Pour le moment, il ne s'agit encore de "cuisine politicienne" et "d'organiser les prochaines élections", explique-t-il. Et pour cela, à son sens "les propositions les plus fortes sont celles de Nicolas Sarkozy". "Le volet de la politique d'alternance" viendra ensuite.

Et s'il n'a assisté à aucun des meetings de campagne de Nicolas Sarkozy, il sera présent pour celui de Puteaux fin novembre. 

Du rab sur le Lab

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