DÉMISSION, DÉMISSION - Christian Estrosi n'a pas apprécié. Le maire de Nice a publiquement demandé, samedi 18 octobre, la tête du préfet des Alpes-Maritimes Adolphe Colrat, qui avait critiqué sa gestion de la réforme des rythmes scolaires. Une charge à laquelle Christian Estrosi s'est livré lors des Rencontres de la Sécurité sur la promenade des Anglais mais aussi sur Twitter.
Celui qui est également l'ami du chanteur Bono "visait les déclarations faites par Adolphe Colrat lors du conseil départemental de l'Education nationale sur le sujet des rythmes scolaires", écrit Nice Matin. Le quotidien détaille les propos du préfet "retenus" par Christian Estrosi pour justifier sa colère :
Improvisation, manœuvres politiques, attaques personnelles vis-à-vis du recteur, attitude laissant les enfants dans la rue.
Le député-maire en veut vraiment à Adolphe Colrat, dénonçant des "propos antirépublicains et insultants tenus à [son] égard hier" et lui reprochant "un manque d'écoute et de prise en charge", précise le journal régional.
Le préfet des Alpes-Maritimes a tenu des propos irrespectueux, inacceptables envers les niçois et la ville de #Nice06#rythmesScolaires
— Christian Estrosi (@cestrosi) 18 Octobre 2014
Il a même indiqué avoir alerté Bernard Cazeneuve sur ce sujet, selon Nice Matin :
J'ai demandé au ministre de l'Intérieur de bien vouloir tirer toutes les conséquences de cette attitude.
[...] J'estime que Monsieur Colrat n'a plus vocation à exercer les fonctions de représentant de l'Etat dans le département.
Sur Twitter, il a indiqué avoir fait appel au Premier ministre :
J'ai demandé à @manuelvalls de tirer les conséquences de l'attitude anti-républicaine du préfet à notre égard.
— Christian Estrosi (@cestrosi) 18 Octobre 2014
Adolphe Colrat s'est défendu en invoquant le caractère privé de ses propos et sa "liberté de parole", toujours selon Nice Matin :
Les propos ont été tenus dans une réunion qui n'était pas publique, dans un contexte où la responsabilité de l'Etat était mise en cause puisque l'improvisation du gouvernement y était avancée. [...] Un préfet n'a pas la même liberté de parole qu'un élu, mais un préfet n'est pas sans liberté de parole.
Christian Estrosi est depuis le départ un fervent opposant de la réforme des rythmes scolaires. En novembre 2013, il affirmait qu'il refuserait de financer la réforme pour sa ville en 2014 pour ne pas "augmenter les impôts locaux". Début septembre, le député-maire de Nice rendait publique sa volonté de vendre une villa, louée à la rectrice de l'académie de Nice, pour financer la réforme, comme le rapportait Le Figaro.