Pour Karine Berger, la Banque centrale européenne peut bouleverser l'économie française, pas la loi Macron

Publié à 11h00, le 20 janvier 2015 , Modifié à 13h22, le 20 janvier 2015

Pour Karine Berger, la Banque centrale européenne peut bouleverser l'économie française, pas la loi Macron
Karine Berger, le 28 novembre 2013 © ERIC PIERMONT / AFP

Karine Berger n'est pas un chaud partisan de la loi Macron, c'est le moins qu'on puisse dire. Depuis les débuts des débats autour du texte sur "la croissance et l'activité" porté par le ministre de l'Economie, la député PS des Hautes-Alpes concentre ses critiques sur l'extension du travail du dimanche. Un cheval de bataille qui lui a encore valu les remontrances du patron de Bercy dimanche 19 janvier.

Invitée de LCI ce 20 janvier, Karine Berger maintient que le projet de loi n'est pas en mesure, selon elle, de "bouleverser l'économie française". Interrogée sur les propos de Jacques Attali, qui a parlé d'une "petite loi", elle explique :

Je ne le dirais pas comme ça. Il y a vraiment énormément de sujets qui sont abordés mais c’est vrai que l’économiste que je suis toujours pense que ce n’est pas forcément un texte qui va bouleverser l’économie française dans les mois qui viennent.

Pour la député, la priorité est à la lutte contre la déflation. Un combat que la Banque centrale européenne est la mieux à même de mener, à l'entendre :

Ce qui va se passer demain est beaucoup plus important (...) je l'espère, sur l'économie européenne et sur l'économie française qu'un texte qui certes va être utile sur un certain nombre de terrains, mais qui n'aura d'impact sur la structure de l'économie française que dans plusieurs années.

En clair : face à la force de frappe de la BCE, qui a décidé d'injecter des milliards d'euros dans les marchés européens pour relancer l'activité, la loi Macron fait plutôt pâle figure. Des propos qui en rappellent d'ailleurs d'autres, tenus par un certain... François Hollande. Début janvier sur France Inter, le président avait semblé relativiser l'importance du projet de loi de son ministre dans une formule quelque peu bancale :

Ce n'est pas la loi du siècle ! On ne fait pas une loi qui d'un seul coup va changer la réalité. C'est une loi pour le siècle prochain.

On ne pourra pas reprocher pour le coup à Karine Berger, volontiers frondeuse, de ne pas être sur la même longueur d'ondes que le président.

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