L'UMP et le PS alliés à un parti islamiste pour battre le FN à la présidentielle, de la politique-fiction ? Pas totalement, pour Marine Le Pen. Invitée de la matinale de France Info ce lundi 5 janvier, la présidente du Front national était questionnée sur le dernier roman de Michel Houellebecq, Soumission (à paraître mercredi 7 janvier), qui imagine l'arrivée à l’Élysée d'un islamiste modéré en 2022 après le second mandat de François Hollande.
Un scénario qui n'a rien de fantaisiste, à en croire Marine Le Pen, qui compte "bien sûr" lire l'ouvrage polémique :
Ce qui est très intéressant dans ce livre qui est un livre-fiction, mais d'une fiction qui pourrait un jour devenir réalité (...) c'est surtout la manière dont il décrit le comportement de l'UMP et du PS.
La cheffe du FN en veut pour preuve les compromissions supposées des deux grands partis au niveau local :
Il est quand même dans la droite ligne de ce qu'on constate dans un certain nombre de municipalités, de départements, où manifestement le fondamentalisme islamiste avance avec l'accord et même avec la complicité de l'UMP et du PS.
À l'inverse, certains responsables politiques optent pour la prudence s'agissant de l'écrivain controversé. À l'instar de François Hollande, qui s'est livré à une critique indirecte du dernier opus de Houellebecq ce lundi 5 décembre sur France Inter :
Moi, mon rôle c’est de dire : ne nous laissons pas emporter par ce climat, ne nous laissons pas dévorer par la peur, par l’angoisse. L’idée de la submersion, de l’invasion, de la soumission est une vieille idée. La France, elle a été parfois occupée, submergée, envahie, elle sait ce que c’est. Qu’est-ce qui fait qu’à un moment on a été capable de résister, de nous dépasser ? C’est ça, moi, qui m’intéresse.
Ce n'est pas la première fois qu'un responsable politique reprend à son compte une des prophéties littéraires de Michel Houellebecq. Dans un autre registre, lors de l’université d'été du Medef d'août 2012, Arnaud Montebourg avait brandit comme un épouvantail "La carte et le territoire", dans lequel le prix Goncourt décrit une France désindustrialisée, réduite à n'être qu'un gigantesque parc d'attraction touristique.