Esprit de Noël - Depuis l'élection de Jean-Christophe Lagarde à la tête de l'UDI face à Hervé Morin en novembre, le parti centriste flirte avec la rupture interne. Mais jusqu'à présent, les échanges d'amabilités entre les partisans du vainqueur et ceux du vaincu restaient contenus. Ces derniers ont manifestement décidé de ne plus prendre de gants ce mercredi 17 décembre.
D'ordinaire prudent, le moriniste Maurice Leroy attaque violemment Jean-Christophe Lagarde dans une interview publiée sur le site de Paris-Match. Le député du Loir-et-Cher revient d'abord sur les conditions de l'élection du successeur de Jean-Louis Borloo. Ce qui donne ceci :
Comment voulez-vous qu'un président de parti soit représentatif en ayant récolté 37% de son score national dans sa ville de Seine-Saint-Denis et 80% dans trois départements sur 101 !
Ambiance, ambiance. Maurice Leroy reprend là les accusations de clientélisme, distillées tout en sous-entendus par le camp Morin lors de la campagne interne. Mal-élu, le député-maire de Drancy aurait aussi fait montre de sectarisme dans la constitution de l'équipe dirigeante de l'UDI :
Sous prétexte de renouvellement, il en a exclu tous les "bâtisseurs", Hervé Morin, Rama Yade, Louis Giscard d'Estaing, Jean Arthuis et moi-même...
Tout le contraire de l'esprit fédérateur de Jean-Louis Borloo, à entendre Maurice Leroy. Interrogé sur les ambitions présidentielles de son chef, il y met son veto. Sans nuances :
Pour être candidat à la prochaine présidentielle, dans le contexte de crise majeure en France et en Europe, il faudra non seulement du charisme, mais de l'expérience. Il n'a ni l'un ni l'autre.
Une position d'ailleurs partagée par une autre figure centriste : François Bayrou. La question de la participation à la présidentielle reste une ligne de fracture majeure entre Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin. Pour le premier, le parti de centre-droit ne peut espérer s'autonomiser vis-à-vis de l'UMP s'il ne présente son propre candidat en 2017. Pour l'ex-ministre de la Défense en revanche, un score infime des centristes risquerait au contraire de fragiliser un parti encore en gestation. Et tant pis si, comme le répète en boucle Jean-Christophe Lagarde, de mauvais sondages à deux ans de l'élection n'ont aucun sens.