Quand Nicolas Sarkozy critique à demi-mots Éric Zemmour

Publié à 09h58, le 19 février 2015 , Modifié à 12h21, le 19 février 2015

Quand Nicolas Sarkozy critique à demi-mots Éric Zemmour
Nicolas Sarkozy et Éric Zemmour © Montage via AFP

Nicolas Sarkozy connaît bien les médias. Et même s'il appelle Europe 1 "Europe numéro 1", l'ancien président est conscient de qui passe à l'antenne rue François 1er, et qui n'y passe pas. C'est ainsi que, sur Europe 1 ce jeudi 19 février, le président de l'UMP s'est *un peu* désolidarisé de l'éditorialiste de RTL Éric Zemmour.

Interrogé par un auditeur sur "les reculades face à l'islamisation de la France", Nicolas Sarkoy l'a d'abord joué soft, relevant "la tension" dans les propos de l'auditeur. "C'est pas la peine d'en rajouter dans le discours. C'est déjà assez difficile comme cela", a commenté l'ex-président.

Et puis, d'un coup, Nicolas Sarkozy a évoqué sans le nommer Éric Zemmour, dont le livre Le Suicide français a été l'un des succès de l'année 2014. Il a dit :

Quand des éditorialistes – et vous avez des noms bien présents à l'esprit – disent que tout est fichu, tout est foutu, tout échoue, qu'est-ce qu'ils proposent ? Qu'on se sépare de 6 millions de nos compatriotes ? C'est irresponsable.

 

Une référence indirecte à la polémique de décembre 2014 après que Jean-Luc Mélenchon a livré sur un plateau une interview italienne d'Éric Zemmour évoquant la déportation des musulmans français. "Je sais, c'est irréaliste mais l'Histoire est surprenante", avait déclaré l'éditorialiste au Corriere della Sera

À l'époque, plusieurs voix s'étaient élevées à droite, pour défendre Éric Zemmour, viré manu militari d'iTÉLÉ. "Je trouve ça choquant, ces procès d'intention me choquent, et je suis loin de partager toutes les thèses de Zemmour mais je pense qu'il contribue au débat public", avait par exemple commenté Christian Jacob lors du Grand Rendez-vous Europe1/Le Monde/iTÉLÉ, le 21 décembre.

Nicolas Sarkozy parait moins catégorique que le chef de file des députés UMP. Sur Europe 1, il a ajouté :

Moi j'ai une responsabilité, celle de conduire un jour un pays, avec mes amis, dans la paix civile et dans l'entente. Assimiler tous les musulmans aux djihadistes, c'est une injustice monstrueuse. Assimiler toutes les religions à des problèmes d'intégrisme, c'est une injustice monstrueuse.

Du rab sur le Lab

PlusPlus