Au Parti socialiste, s’allier à l’adversaire de droite peut coûter cher. Un candidat qui briserait ainsi la sacro-sainte union de la gauche, sans l’accord de Solférino, pourrait se voir exclu de sa famille politique. Alors pourquoi ne pas appliquer cette règle de fer à Pierre Moscovici ? C’est en substance la suggestion de Roberto Romero, vice-président PS de la région Ile-de-France, dans un tweet publié ce mardi 16 décembre :
.@jccambadelis au PS quand on soutien un parti de droite on est exclu du parti. #commentfaiton@pierremoscovici soutien @samaras_antonis 1/2
— Roberto Romero (@robertoadrian) 16 Décembre 2014
Comme son ancien collègue Guillaume Balas, le maire-adjoint de Bagneux (Hauts-de-Seine) ne digère pas le soutien de Pierre Moscovici au gouvernement du conservateur grec Antonis Samaras (quitte à oublier que l’exécutif compte aussi des socialistes là-bas). Dans ses nouveaux habits de commissaire européen aux Affaires économiques, l’ancien patron de Bercy est en visite de deux jours à Athènes, à la veille d’une élection à hauts risques pour la coalition au pouvoir.
Un déplacement qui a hérissé la gauche radicale, mais pas seulement donc. Aux yeux de certains cadres de l’aile gauche du PS, l’Union européenne est directement responsable de la prolongation de la crise en Grèce, soumise à une cure d’austérité brutale ces dernières années.
Pour enfoncer le clou, Roberto Romero dénonce le décalage entre les discours martiaux du PS contre la rigueur pendant les européennes et ses positions plus conciliantes après le scrutin :
.@jccambadelis j'avais compris qu'il fallait mener une bataille au niveau européen mais j'ai du confondre nos alliés #suispasdaccord 2/2
— Roberto Romero (@robertoadrian) 16 Décembre 2014
C’est oublier un peu vite que c’est la droite européenne qui est sortie vainqueur des élections du printemps. Et que les socialistes, pour s'assurer une représentation au sein de la Commission Juncker, n’ont pas vraiment eu d’autre choix que le compromis.