Depuis sa nomination comme commissaire européen aux Affaires économiques le 1er novembre, Pierre Moscovici est une des cibles de prédilection de la droite. Comment l’ex-patron de Bercy, impuissant face aux déficits français, peut-il avoir la charge des finances de l’Union européenne ? Voilà un des sarcasmes les plus couramment répandus sur les réseaux sociaux ou les plateaux télé par l’UMP.
Apôtre de l’austérité, vendu au social-libéralisme… Le Front national ou le Front de gauche ne sont pas non plus en reste quand il s’agit d’attaquer et d’enchaîner les mots doux sur l’ex-directeur de campagne de François Hollande.
Mais il arrive aussi que les tirs viennent… du propre camp de Pierre Moscovici. Ainsi de Guillaume Balas, qui a réglé son compte à son camarade PS en un tweet diffusé dans la soirée du lundi 15 décembre :
Moscovici est en Grèce pour soutenir le gouvernement actuel#AvoirJusteHonte
— Guillaume Balas (@BalasGuillaume) 15 Décembre 2014Les raisons de l’indignation de l’eurodéputé ? Les prises de position sur la politique intérieure grecque du commissaire Moscovici, en visite lundi 15 et mardi 16 décembre à Athènes. Ce dernier a indiqué que l’actuel gouvernement, une coalition droite-socialiste dirigée par le conservateur Antonis Samaras, avait sa préférence.
Une manière pour la Commission Juncker de peser sur les enjeux de l’élection présidentielle prévue le mercredi 17 décembre. Car le scrutin s'annonce délicat : si le gouvernement grec n’obtient pas une majorité de voix au Parlement les 17, 23 et 29 décembre, l’Assemblée sera dissoute et des législatives convoquées. Avec la probabilité d’une percée de Syriza, le parti de gauche radicale qui bataille contre les mesures de rigueur imposées par l’UE.
À y regarder de plus près, le coup de gueule de Guillaume Balas n’est pas si surprenant. Élu député européen lors des élections du printemps, c’est une figure de la gauche du Parti socialiste. C’est aussi un proche de Benoît Hamon (pas franchement le plus droitier à Solférino), dont il dirige le courant "Un Monde d’Avance", classé à l’aile gauche du PS.