Oubliez tout ce que vous avez cru savoir sur les coulisses du remaniement, et notamment la nomination du successeur de Manuel Valls au ministère de l’Intérieur, début avril. On pensait qu’il y avait eu des négociations entre le néo-Premier ministre et le président à ce sujet.
Le nouveau résident de Matignon souhaitait installer le député PS Jean-Jacques Urvoas place Beauvau. Le président voulait quant à lui imposer son ami dijonnais François Rebsamen, celui dont il s’était inspiré pour rédiger son programme présidentiel en matière de sécurité.
Eh bien pas du tout. Le sort était scellé depuis bien longtemps. C’est Bernard Cazeneuve lui-même qui l’assure, ce vendredi 1er août, dans Le Figaro Magazine. Voilà ce qu’écrit l’hebdomadaire concernant la nomination du normand :
L’intéressé se vante d’avoir été prévenu de sa nouvelle mission quatre mois avant le changement de gouvernement, par le Président en personne. Alors, quand il voit d’autres se réclamer du poste… il insiste sur sa 'grande fierté d’être ministre de l’Intérieur'.
À en croire Bernard Cazeneuve, c’est donc dès décembre 2013 que François Hollande l’aurait prévenu qu’il allait déménager de Bercy pour Beauvau. Il était alors ministre délégué au Budget, en remplacement de Jérôme Cahuzac, après avoir débuté le quinquennat comme ministre délégué aux Affaires européennes. À cette époque, évidemment, l’exécutif niait la possibilité d’un changement de gouvernement.