MADAME SOLEIL – Cela avait été un coup de tonnerre dans la sphère politico-médiatique. Le 27 février, la une du Point, le visage fermé de Jean-François Copé et un titre : "l'affaire Copé". Ainsi débutait, avec les révélations de l'hebdomadaire, l'affaire Bygmalion.
À l'UMP, certains connaissaient le nom de cette entreprise, suspectée d'avoir établi de fausses factures pour le compte du parti lors de la dernière campagne présidentielle. D'autres non, comme Brice Hortefeux, ami de 30 ans de Nicolas Sarkozy et toujours incapable de prononcer correctement Bygmalion.
Mais il en est un qui connaissait bien cette boite : Laurent Wauquiez. C'est en tous cas le sentiment de Jérôme Lavrilleux. Interrogé par Marianne, l'ancien bras-droit de Jean-François Copé raconte un déjeuner avec le député de Haute-Loire le 26 février, soit la veille de la parution du Point.
Laurent Wauquiez cherche alors à recruter Jérôme Lavrillleux. Voici ce qu'il lui a dit, selon l'eurodéputé cité par Marianne daté du vendredi 19 décembre :
"Il faut que tu lâches Copé, il ne survivra pas à l'affaire Bygmalion.
"
Sauf que ce déjeuner a donc eu lieu avant que l'affaire Bygmalion n'éclate . À cet anachronisme peuvent être apportées deux réponses :
- Laurent Wauquiez était au courant de la teneur du Point le lendemain.
- Laurent Wauquiez a des dons de voyance.
La première hypothèse n'est pas à exclure, d'autant que le député UMP de Haute-Loire est réputé pour être proche des journalistes. Il est en revanche beaucoup moins proche de Jérôme Lavrilleux qui, dans une interview au Point le 5 juin dernier, présentait le nouveau secrétaire général de l'UMP comme "une raclure".