Amnistie sociale : le patron des députés Front de gauche, André Chassaigne, assure qu’ils ne lâcheront pas

Publié à 12h31, le 17 mai 2013 , Modifié à 12h32, le 17 mai 2013

Amnistie sociale : le patron des députés Front de gauche, André Chassaigne, assure qu’ils ne lâcheront pas
André Chassaigne. (Maxppp)

"Une parodie d’un parlementarisme d’un autre temps." André Chassaigne, patron des députés Front de gauche, ne décolère pas.

La proposition de loi du Front de gauche sur l’amnistie sociale, votée par la majorité de gauche au Sénat avec "la bienveillante neutralité" du gouvernement, a été renvoyée, jeudi 16 mai à l’Assemblée nationale, en commission. De quoi provoquer l'ire du député communiste, qui s'en explique au Lab.

 

  1. "S’appuyer sur la mobilisation sociale"

    C’est donc un enterrement de première classe pour ce texte porté par le Front de gauche et soutenu par les verts et une partie de l’aile gauche du PS. Une proposition de loi qui a recueilli la désapprobation ferme du gouvernement, portée par Alain Vidalies - qui avait haussé le ton face à Cécile Duflot, comme l’avait révélé le Lab.

    >> Hollande confirme l’enterrement

    Pour André Chassaigne, contacté par le Lab, c’est François Hollande himself qui a enterré définitivement le texte lors de sa longue conférence de presse du 16 mai.

    Les députés et sénateurs du Front de gauche considèrent que le renvoi en commission de cette proposition de loi est un artifice pour enterrer le texte.

    Le Président a évoqué la question hier, mais cela n’a pas modifié notre analyse. La grâce individuelle, déjà hypothétique, confirme l’enterrement

    >> "Le texte ne reviendra pas …

    Renvoyé en commission, le texte est-il dès lors reporté aux calendes grecques ? Le député communiste du Puy-de-Dôme le croit. Et le déplore, soulignant que les écologistes avaient vécu le même camouflet gouvernemental lors de leur propre niche parlementaire :

    On a déjà vécu dans des niches parlementaires, comme l’ont vécu les écolos.

    Ca ne reviendra pas en commission vu le contenu du calendrier parlementaire. Dans la réalité, on sait que ça ne reviendra pas.

    Et André Chassaigne de poursuivre et de dénoncer la pratique parlementaire de la majorité socialiste :

    Ce renvoi en commission est un artifice, une parodie d’un parlementarisme d’un autre temps.

    Enfin, l’élu PCF ne manque pas de rappeler qu’une majeure partie des députés EELV ainsi que plusieurs députés socialistes étaient prêts à voter le texte :

    Il ne faut pas empêcher l’expression des députés. Le renvoi permet d’éviter un vote dans l’hémicycle où les écolos et certains députés PS auraient voté cette proposition de loi.

    Pourtant, Patrick Mennucci, initialement favorable au texte, s’est réjoui sur son blog de ce renvoi en commission qui, selon lui, loin d’enterrer le texte, doit permettre de le "retravailler pour qu’il puisse réunir toute la gauche".

    Idem du côté de Barbara Romagnan, députée de l’aile gauche du PS, qui s’est déclarée aussitôt "solidaire" de la décision du groupe socialiste de renvoyer la proposition du Front de gauche en commission. 

    Solidaire de la décision du groupe PS pr le renvoi en commission, je suis néanmoins favorable à l'amnistie. barbararomagnan.eu/favorable-a-l%…

    — Barbara Romagnan (@bromagnan) 16 mai 2013

    >> … mais on ne lâche rien"

    Malgré cette perspective de voir le texte enterré et définitivement abandonné, André Chassaigne et le Front de gauche ne veulent pas céder.

    Le président du groupe GDR à l’Assemblée, qui dénonce également via ce procédé le blocage de la navette parlementaire et le retour du texte au Sénat, n’abdique donc pas, même s’il ne sait pas quand sera leur prochaine niche parlementaire. Et ne peut affirmer que son groupe représentera le même texte.

    Je ne sais pas quand sera notre prochaine niche parlementaire. Dans un an peut-être. Pas forcément en octobre comme je l’ai entendu. Dans un an, la question peut toujours se poser. On verra d’ici là.

    Cependant, il se veut catégorique. "On ne veut pas lâcher", insiste-t-il au Lab.

    On veut s’appuyer sur la mobilisation sociale pour mettre la pression pour que le texte soit réinscrit en commission. 

    On ne va pas lâcher.

    Dernier problème : Jean-Jacques Urvoas, le président de la commission concernée, celle des lois, est fortement hostile à toute idée d’amnistie. "Une pratique qui devrait appartenir au passé politique", assène-t-il.

     

Du rab sur le Lab

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