ÇA NE VOUS REGARDE PAS - En sus des différents volets des "affaires" qui le concernent (emplois fictifs présumés de sa femme et ses enfants, costumes...), François Fillon a vu plusieurs éléments de sa gestion financière faire débat ces derniers temps. Sans révélations extérieures puisque c'est à chaque fois lui, dans les deux cas qui nous intéresse ici, qui a livré ces informations.
Ainsi apprenait-on le 23 mars, dans la déclaration de patrimoine remplie par l'ancien Premier ministre comme chaque autre candidat à la présidentielle, qu'il avait contracté un prêt de 30.000 euros auprès de sa fille afin de payer ses impôts. Puis, en réponse à une question surprise du journaliste Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV, il affirmait le 3 avril ne pas parvenir à mettre d'argent de côté. Mais le fait que ces éléments se retrouvent aujourd'hui en place publique l'irrite au plus haut point.
Comme lorsqu'un auditeur de France Inter appelle durant l'interview du candidat LR, jeudi 6 avril, pour dire la chose suivante qui mixe les deux informations pré-citées : "Je me demande comment prendre au sérieux un éventuel gestionnaire du pays dont les revenus ne lui permettent pas de payer ses impôts sans un emprunt familial."
François Fillon formule alors une réponse sous forme de "circulez, y'a rien à voir" :
"C'est bien tout le problème, c'est que ce sont mes affaires privées et ça ne regarde personne. C'est bien tout ce que je reproche dans cette campagne, c'est cet étalage qui est fait de la gestion privée des uns et des autres. Monsieur ne connaît pas ma situation et puis je n'ai pas à m'expliquer sur la manière dont je gère mes finances personnelles.
[...] Qu'est-ce qu'il faut que je fasse, que je vienne à France Inter, que j'explique la totalité ma vie privée, les dépenses qui sont les miennes, le fait que j'attendais le versement des droits d'auteur de mon livre pour payer mes impôts, etc. ? Enfin voilà, est-ce que je dois m'expliquer sur toutes ces questions-là ? Je vous réponds non, je n'ai pas à m'expliquer sur ces questions.
"
"Ou alors il faudrait le faire pour tous les candidats", ajoute-t-il en conclusion, pointant que les autres prétendants à l'Élysée "n'ont pas subi huit perquisitions" et "n'ont pas une vingtaine d'enquêteurs sur le dos depuis deux mois". Ce qui n'a pas grand chose à voir avec sa déclaration de patrimoine ou ses réponses en interview, mais bien à l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les emplois présumés fictifs de sa famille. Chose que ne connaissent effectivement pas les autres candidats - à l'exception de Marine Le Pen pour des affaires d'une autre nature.
Au passage, on notera que tout en refusant de "s'expliquer sur la manière dont il gère ses finances personnelles", François Fillon le fait en partie en révélant qu'il "attendait le versement des droits d'auteur de [son] livre pour payer [ses] impôts". ¯\_(ツ)_/¯
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