C'est un argument risqué mais que l'on a pourtant régulièrement entendu, ces dernières années. Il consiste, pour un responsable politique, à affirmer que lui et sa politique auraient empêché des attentats. Il vient en règle générale accompagné de son petit copain, à savoir : "le risque zéro n'existe pas MAIS..." Le Front national, notamment, a régulièrement avancé ce genre de choses.
Lundi 2 octobre, c'est une eurodéputée FN qui le dégaine. Christel Lechevalier, qui a remplacé Marine Le Pen en Parlement européen après que la présidente du FN est devenue députée, tweete à propos de l'attentat au couteau revendiqué par Daech qui a fait deux morts à Marseille, la veille :
Le FN aux manettes, les 2 jeunes femmes tuées au nom d'Allah par un clandestin hier à #Marseille seraient encore en vie. Lui dans son pays !
— Christel Lechevalier (@ChrisFN14) 2 octobre 2017
Selon de premiers éléments de l'enquête, l'agresseur est de nationalité tunisienne mais des vérifications supplémentaires sont en cours. L'agresseur n'avait "pas de papiers sur lui", mais a été identifié grâce à ses empreintes digitales. Il était connu des services de police sous huit identités différentes, pour diverses infractions de droit commun : infractions sur la législation au droit des étrangers, vol à l'étalage, port d'arme prohibé, notamment.
Sans plus de certitudes quant à son profil, Christel Lechevalier assure donc qu'il s'agit d'un "clandestin" qui aurait été renvoyé "dans son pays" si le FN était aux responsabilités et pouvait appliquer sa politique migratoire.
Finalement, l'élue frontiste ne fait que reprendre mot pour mot la rhétorique de Marine Le Pen elle-même. Le 18 avril dernier, lors de son dernier meeting de campagne avant le premier tour de la présidentielle, la candidate d'extrême droite avait assuré, catégorique :
"Avec moi, il n’y aurait pas eu de Mohamed Merah, ni les terroristes migrants du Bataclan et du Stade de France.
"
Avant elle,en mars 2016, c'est sa nièce Marion Maréchal-Le Pen qui avait affirmé qu'"il n’y aurait probablement pas eu de 13 novembre si le FN avait été au pouvoir". Gilbert Collard avait pourtant reconnu, au mois de juillet suivant, que le Front national n'aurait "bien évidemment pas pu éviter" l'attentat du Bataclan, tout en assurant qu'ils auraient été plus efficaces que le gouvernement de l'époque.
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