BONNE AMBIANCE - Avant, quand un attentat était commis en France, on parlait d'union nationale. Un temps était observé par les politiques – mais pas seulement – pour cesser les affrontements de camps et se réunir autour des valeurs communes de la République. Et puis les temps ont changé.
Ce samedi 27 juin, au lendemain des attaques en Isère, en Tunisie, au Koweit… les prises de becs droite / gauche vont bon train. En témoignent les mots de Bernard Cazeneuve en sortie du conseil restreint, à l'Élysée.
Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé devant les journalistes. Là, sur le perron du palais présidentiel, le "premier flic de France" a défendu l'action du gouvernement en matière de lutte contre le terrorisme. Une manière de répondre à Nicolas Sarkozy . La veille, en demandant au gouvernement de "tirer impérativement toutes les leçons de ce nouvel attentat" en "rehaussant notre niveau de vigilance", le président de Les Républicains a clairement sous-entendu que le pouvoir en place n'a pas suffisamment agi depuis les attentats de janvier. Une critique également formulée par le FN .
Après avoir détaillé le dispositif déployé en Rhône-Alpes après l'attentat à Saint-Quentin-Fallavier, Bernard Cazeneuve a donc rappelé "l'ensemble des dispositions qui ont été prises par le gouvernement pour faire face à un haut niveau de menace en France et en Europe", évoquant notamment la loi sur le renseignement . Il a ajouté :
"Face à cette ampleur de menace, nous avons décidé de renforcer considérablement les moyens des services de renseignement. Je veux rappeler qu'alors que les forces de sécurité ont perdu près de 13.000 emplois entre 2007 et 2012, nous avons décidé de créer des postes dans la police et la gendarmerie à hauteur de 500 emplois par an, et au mois de janvier, créé 1.500 postes supplémentaires dans les services dépendant du ministère de l'Intérieur, dont 1.000 pour le renseignement territorial et la direction générale de la sécurité intérieure.
"
"Entre 2007 et 2012"… Ha oui, autrement dit, mais sans le dire, quand Nicolas Sarkozy était président de la République.
La réponse de Bernard Cazeneuve à Nicolas Sarkozy n'est pas le seul exemple d'affrontement entre gauche et droite après les attaques terroristes. Vendredi, le député PS Olivier Faure a ouvertement critiqué Christian Estrosi qui, immédiatement après l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier, a vu dans cette attaque la confirmation de l'existence d'une "cinquième colonne" en France. Une idée que partage et relaye aussi Nadine Morano.
Samedi, l'élu PS s'en est à nouveau aux Républicains. Il a écrit :
"Quelle est la différence entre le président des Républicains et le président de la République ? Le premier divise quand le second rassemble.
"
Quelle est la différence entre le Pdt des républicains et le pdt de la Republique? Le premier divise quand le second rassemble. #Attentat
— Olivier Faure (@faureolivier) 27 Juin 2015
Du coup, certains élus LR ont décidé de monter au front. Valérie Debord d'abord, qui a dénoncé le "manque de dignité" d'Olivier Faure, accusé d'instrumentaliser "la souffrance des victimes".
@faureolivier quel manque de dignité.Vous instrumentalisez la souffrance des victimes.Tout doit être fait pour prévenir le prochain attentat
— Valérie Debord (@DebordValerie) 27 Juin 2015
Elle a été suivie dans la foulée par Sébastien Huygues. Le porte-parole de Les Républicains a demandé à Olivier Faure de prendre "de la hauteur" et de cesser ses "postures de com'".
.@faureolivier prenez de la hauteur et cessez vos postures de COM, vos polémiques pavloviennes... La gauche à la mémoire courte #Merah
— Sébastien Huyghe ن (@SebastienHuyghe) 27 Juin 2015
En janvier, Nicolas Sarkozy avait estimé que "La République [devait] se rassembler". "J’appelle tous les Français à refuser la tentation de l’amalgame et à présenter un front uni face au terrorisme", avait-il lancé.