Boues rouges : Manuel Valls demande à Ségolène Royal de "maîtriser son expression"

Publié à 12h05, le 05 septembre 2016 , Modifié à 12h05, le 05 septembre 2016

Boues rouges : Manuel Valls demande à Ségolène Royal de "maîtriser son expression"
Ségolène Royal et Manuel Valls. © PATRICK KOVARIK / AFP

C’est un nouveau couac gouvernemental dont l’exécutif se serait évidemment bien passé, mais il faut croire que le départ d’Emmanuel Macron ne signe pas la fin des polémiques entre ministres. Ce lundi 5 septembre, Manuel Valls répond dans un communiqué à Ségolène Royal, qui s’est opposée aux rejets de "boues rouges" au large de Cassis (Bouches-du-Rhône). Le Premier ministre n’est pas ravi de la prise de parole de la ministre de l’Environnement dans Thalassa, et lui demande de "maîtriser" son expression :

 

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Manuel Valls défend une écologie efficace au service de la santé et de l’emploi et il en appelle à la maîtrise de l’expression sur ces sujets.

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Dans ce communiqué, le Premier ministre affirme que la "ligne de conduite" du gouvernement a toujours été d’"assurer la protection de l’environnement et la santé de nos concitoyens, tout en préservant l’emploi industriel dans une région qui en a besoin". Il rappelle par ailleurs que la décision, fin 2015, d'autoriser pour six ans la poursuite de l'activité de l'usine Altéo de Gardanne, est le "fruit du processus de travail interministériel, à laquelle la ministre de l’Environnement et le ministre de l’Économie ont été étroitement associés".

Interrogée un peu plus tôt dans la matinée sur Europe 1, Ségolène Royal a refusé de qualifier l’opposition de "querelle" : "Moi je fais la transparence. On ne peut pas transformer la transparence en querelle", mais "il faut que les choses soient dites". "Ce gouvernement fait énormément pour l’environnement", a-t-elle ajouté.

Dans l’émission "Thalassa" de France 3, diffusée vendredi, Ségolène Royal a pourtant relancé la polémique. "Le jour où [ces rejets seront] interdits, on dira 'mais comment ça a pu exister, comment même a-t-on pu autoriser ça et renouveler cette autorisation?' C'est inadmissible", a-t-elle déclaré. Ségolène Royal affirme ne pas avoir pu s'opposer à Manuel Valls : "Il est Premier ministre, il a décidé le contraire de ce que dit sa ministre de l'Environnement, donc voilà. Dont acte". "Je ne peux pas donner un contre-ordre, mais en revanche, mon rôle c'est de dire que je ne suis pas d'accord", poursuit-elle.

"Je gouverne, je décide, chacun doit être à sa tâche avec l'esprit et le sens du collectif", avait déjà réagi le Premier ministre vendredi matin, en marge d'une visite à la Foire européenne de Strasbourg.

Si Ségolène Royal refuse de parler de "querelle", Manuel Valls a visiblement décidé d’enfoncer le clou en opérant un recadrage officiel, par communiqué de presse, qui vient s’ajouter au commentaire fait dès vendredi.

Cet épisode est une nouvelle preuve que Ségolène Royal conserve sa liberté de parole quoi qu’il arrive. Même si cela lui vaut régulièrement des recadrages en règle, comme sur la date de réduction de la part du nucléaire en France, la hausse des tarifs de la SNCF, ou encore l’extension de Roland-Garros .

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