Cinq mois après leur élection, tout plein de néodéputés LREM se plaignent de leurs conditions d'exercice à l'Assemblée

Publié à 16h50, le 14 novembre 2017 , Modifié à 20h01, le 14 novembre 2017

Cinq mois après leur élection, tout plein de néodéputés LREM se plaignent de leurs conditions d'exercice à l'Assemblée
Florian Bachelier, Adrien taquet, Amélie de Montchalin et Mireille Clapot © Montage le Lab via AFP

BLUES AUTOMNAL - Ils sont nouveaux à l'Assemblée et, après cinq mois passés au palais Bourbon, ils en ont déjà gros. Nombreux sont les néodéputés à se plaindre de leurs conditions d'exercices, pointant qui les horaires de dingue, qui l'inconfort des bureaux... Jean-Luc Mélenchon avait pour sa part, dès les premières semaines de la législature, pesté contre cette satanée session extraordinaire qui débordait sur le mois d'août et mettait en péril les vacances des parlementaires.

Mais c'est avec l’installation durable de l'automne que le bureau des pleurs s'est vraiment ouvert. Winter is coming et en ce mois de novembre, une certaine déprime se fait sérieusement sentir dans les rangs de La République en marche. Ces derniers jours, au moins quatre députés macronistes se sont ainsi publiquement plaints de leur situation matérielle.

# On n'est pas des machines

Dans sa vie d'avant, Mireille Clapot a longtemps travaillé dans le privé. Elle a eu des fonctions dans le marketing. Elle a également été directrice des ressources humaines, responsable des achats, ou bien encore directrice du développement et des relations entreprises à l’École Centrale de Lyon et directrice de cabinet du maire PS de Valence. Des emplois qui, visiblement, l'ont préservée des horaires tardifs.

Tout cela a bien changé. La députée LREM de la Drôme est désormais obligée de siéger de nuit, comme ce lundi 14 novembre, pour l'examen dans l'hémicycle, du projet de loi de finances pour 2018. Ce qui l'a profondément énervée. Elle a donc posté ce message sur Twitter dans lequel elle réclame des "horaires humains".

Le travail de nuit serait donc inhumain.

# Quelle indignité

Parmi ses propositions-choc pour réformer l’Assemblée et surtout lui faire faire des économies, le premier questeur Florian Bachelier veut revoir le mode de logement des députés lorsqu’ils viennent à Paris. Ils ont actuellement le choix entre l'hôtel, la résidence ou le bureau, et le député LREM d’Ille-et-Vilaine propose qu’ils aient désormais recours à la coloc’ ou à Airbnb.

Et de se justifier, le 9 novembre sur LCI :

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On était allé, nous, au départ, sur la nécessité d'améliorer les conditions de vie des parlementaires qui sont indignes, pour être très clair.

 

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"Pour moins cher, ils pourraient vivre dans de bien meilleures conditions", faisait encore valoir celui qui ne se préoccupe donc pas uniquement de sa propre image.

# C’est qui qui paye ?
Comme sa collègue Mireille Clapot, Amélie de Montchalin est irritée par les horaires de nuit à l'Assemblée. Elle s'en est émue auprès de ses collègues, le 7 novembre, lors de la réunion du groupe LREM à l'Assemblée :

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En octobre, avec toutes les séances de nuit du projet de loi de finances, j'ai eu 450 euros de garde d'enfants. Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Y aura-t-il bientôt une crèche à l'Assemblée ou doit-on demander à se faire rembourser les frais de baby-sitting ?

 

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De fait, Amélie de Montchalin a été très présente à l'Assemblée nationale ces dernières semaines. La députée de l'Essonne, "whip" (chef de file dans l'ancien monde) de son groupe pour la commission des Finances, a grandement participé aux débats sur le projet de loi de Finances. Et a donc dû faire appel à de nombreuses reprises aux services d'une baby-sitter…

# So 1900

Adrien Taquet est quant à lui partisan de solutions radicales, comme délocaliser purement et simplement l’Assemblée nationale à Marseille. Un déménagement qui permettrait de déjacobiniser un peu le fonctionnement des institutions françaises, mais pas seulement.

Autre avantage de cette proposition, selon le député LREM des Hauts-de-Seine : trouver des locaux un peu plus adaptés au *nouveau monde*, le palais Bourbon étant définitivement trop inconfortable et mal fichu pour la start-up nation. À deux doigts de saisir le CHSCT, il balance :

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Le palais Bourbon est une hérésie architecturale au regard des standards contemporains, du bien-être et de l'efficacité au travail. Le confort remonte au XIXe siècle, la connectivité au XXe : sous les toits, des cages à lapin pour bureaux, dont le seul charme est de nous rappeler la chambre d'étudiant de nos 20 ans ; des espaces dédiés au travail collectif peu nombreux, qui favorisent davantage la déprime que le partage ; un hémicycle fortement déconseillé à toute personne mesurant plus d'un mètre soixante-quinze (ne parlons pas des personnes en situation de handicap).

 

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