SERIOUS BUSINESS - Un chef de l’Etat peut-il se permettre de faire de l’humour dans ses allocutions présidentielles ? Est-ce une dévalorisation de la fonction présidentielle ou est-ce une manière de faire passer des messages ou de prendre du recul sur certaines situations ? Réputé pour son humour et sa répartie, François Hollande n’a pas effacé cette image de "monsieur Petites blagues" en entrant à l’Elysée et continue de loler à tout va . Et il l’assume fièrement.
Dans le livre "Ça n’a aucun sens" de la journaliste Elsa Freyssenet (Plon), François Hollande confie à l’auteur, le 12 mai 2016, avoir "regretté le comportement des médias à l’égard de l’humour". C’est pourquoi il adorait Le Petit Journal de Canal+ qui, selon lui, mettait "en valeur son humour" .
Et François Hollande de justifier et de valoriser son côté "monsieur Petites blagues" dans le même ouvrage :
"Il (l’humour, ndlr) est regardé comme une légèreté. Or, c’est tout le contraire. Avoir de l’esprit. C’est une élégance.
"
Souvent raillé pour ses traits d’esprit, le résident de l’Elysée estime qu’au contraire, ses bons mots sont une force et révèlent "une élégance".
En juin 2016, le député PS légitimiste Gilles Savary décryptait le chef de l’Etat en mode "François Hollande pour les nuls" . Pour cet élu, l’humour est "l’anticorps" de l’ancien patron du PS contre "les coups" et "la solitude du pouvoir".
Ce rapport au rire et à l’humour, lui l’animal politique "sans affect" , il le cultive depuis longtemps. Comme l’avait déniché le Lab dans une vidéo d’archives de l’INA de 1990. Alors jeune député PS, François Hollande décrivait ainsi la relation unissant rire et politique , le spectacle des questions à l'Assemblée ou même ses comiques préférés à l'image de Christian Clavier ou Gérard Jugnot.