Copé, Fillon, Sarkozy: l'avenir de l'UMP vu de La Rochelle

Publié à 18h08, le 24 août 2012 , Modifié à 11h13, le 25 août 2012

Copé, Fillon, Sarkozy: l'avenir de l'UMP vu de La Rochelle
A La Rochelle, vendredi 24 août (photo Reuters)

CHOSES ENTENDUES – Jean-François Copé, François Fillon, Nicolas Sarkozy… : quel regard le Parti socialiste porte-t-il sur les débats internes de l’UMP ? Eléments de réponses dans les couloirs de l’université d’été de La Rochelle.

  1. "Les plus jeunes s'accomodent très très bien de la droitisation"

    Même battu, Nicolas Sarkozy anime toujours le débat d’idées au Parti socialiste.

    A l’heure où "l'association des Amis" de l’ancien président se réunit, à Nice, son nom est également largement cité, à La Rochelle, où le parti se réunit en université d’été, du 24 au 26 août.

    Car, vu du PS, l'affaire est définitivement entendue : Nicolas Sarkozy a largement contribué à rebattre les cartes du jeu politique en France, en déplaçant le centre de gravité de la droite.

    Florence Haegel, directrice de recherche à la Fondation nationale des sciences Politiques diagnostique ainsi, au cours d'un atelier qui s'est déroulé vendredi 24 août dans l'après-midi :

    "Le sarkozysme a radicalisé la droite.

    J’ai travaillé sur les discours de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.

    La différence ne s’est pas faite sur les questions économiques, mais sur des questions comme celle de l'identité nationale.

    La radicalisation s’est faite là."

    Et, assure la député de Paris Sandrine Mazetier, le changement doctrinaire effectué, qu'elle critique, sera sans retour :

    "Je ne suis pas sûr que l’on puisse [après le Congrès de l'UMP, NDLR], retrouver nos vieilles familles orléanistes et légitimistes.

    Je m’inquiète que, dans cette famille de droite républicaine, il y ait de moins en moins de voix républicaines.

    Ne prenons pas la droite républicaine pour ce qu’elle n’est plus : à son sommet, il n’y a plus de repères.

    Et on ne peut pas se reprocher à la base de se vautrer dans discours dignes du FN quand le sommet le fait également."

    Sandrine Mazetier regrette ne voir aucune trace, chez les plus jeunes cadres de l'UMP, d'une quelconque remise en question de la "ligne Buisson" - du nom du conseiller de Nicolas Sarkozy réputé lui avoir fait suivre une ligne très droitière pour sa campagne 2012 :

    "J’ai été très frappée que, lorsque quelques voix se sont élevées pour critiquer la stratégie Buisson, ce n’étaient pas des jeunes.

    Les jeunes loups de l’UMP, y compris la porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s’était pourtant fait une petite niche marketing avec son ouvrage sur l’extrême-droite, s’accomodent très très bien de cette stratégie d’importation des thèmes traditionnels de l’extrême droite à l’UMP."

    Le choix des militants UMP pour Jean-François Copé ou François Fillon peut-il contribuer à inverser cette tendance ?

    Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'IFOP, explique, sondages effectués sur les sympathisants UMP à l'appui, que l'affrontement entre les deux prétendants à la direction de l'UMP est "très peu structuré idéologiquement" - vous pouvez en profiter pour relire et alimenter notre jeu des sept erreurs entre les deux candidats.

    Les militants socialistes rencontrés, eux, sont partagés.

    L'un imagine déjà une UMP qui s'autodétruirait :

    "Qui a le plus de chance de donner le vrai baiser de la mort ?

    L’UMP au FN, ou le FN à l’UMP ?

    Car le FN a la même stratégie de vouloir tuer l'UMP..."

    Attention, prévient déjà un autre :

    "La droite ne traine jamais dans l’opposition, à chaque fois elle se reforme.

    La droite renverse la tendance, à chaque fois, après une seule législature."

Du rab sur le Lab

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