Départ du député PS François Brottes : l'opposition dénonce les "manoeuvres" de l'exécutif pour éviter une législative partielle

Publié à 09h54, le 18 août 2015 , Modifié à 14h08, le 18 août 2015

Départ du député PS François Brottes : l'opposition dénonce les "manoeuvres" de l'exécutif pour éviter une législative partielle
François Brottes © FRANCOIS GUILLOT / AFP

Comme annoncé fin juillet, le député socialiste François Brottes va pouvoir quitter son mandat de parlementaire et prendre la tête de RTE (Réseau de transport d’électricité), sans pour autant que les électeurs de la 5ème circonscription de l'Isère soient appelés aux urnes pour une législative partielle. Ce qui arrange bien le PS, qui ne brille pas franchement lors des élections intermédiaires ces derniers temps, mais qui fait évidemment bondir l'opposition.

L'astuce est la suivante : un parlementaire en mission peut être automatiquement remplacé par son suppléant au bout de 6 mois. Or, la mission de François Brottes auprès du ministère de l'Écologie, débutée en février, vient d'être prolongée par décret du Premier ministre publié au Journal Officiel, mardi 18 août. Le compte est bon et le coup est donc réussi - à la différence de l'exfiltration de Pierre Moscovici au mois de novembre 2014. Il sera remplacé par Pierre Ribeaud.

Mais les cadres des Républicains y voient une triste "manoeuvre", une manière d'"éviter le retour au peuple" et de céder au "copinage". La traditionnelle équipe riposte du parti de Nicolas Sarkozy, constituée du sénateur Roger Karoutchi, du porte-parole Sébastien Huyghe, du député Éric Ciotti et de la secrétaire générale adjointe Valérie Debord, dénonce donc cette manip' :

Fin juillet, certains élus socialistes eux-mêmes s'étranglaient devant ce qui ressemblait, selon eux, à un conflit d'intérêts. "Je ne comprends pas que le gouvernement accepte ! C'est une confusion des genres grave", expliquait alors l'un d'eux au Lab

François Brottes est le spécialiste de l'énergie du PS, en charge des dossiers EDF ou AREVA. Et il s'apprête donc à diriger la filiale d'un groupe public qu'il contrôlait en tant que législateur quelques mois plus tôt...

Comme l'a fait remarquer le journaliste de Contexte Samuel Le Goff, la droite n'est toutefois pas totalement étrangère à la pratique de la mission parlementaire visant à éviter une législative partielle :

[Edit 14h]

Le patron des députés PS, Bruno Le Roux, a souhaité la bienvenue à l'Assemblée à Pierre Ribeaud, nouveau député de l'Isère :

Du rab sur le Lab

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