OLD SCHOOL VS NEW SCHOOL - Le Pen père, Le Pen fille : peu importe le nom de son/sa président(e), le FN reste le FN. C'est en tous cas l'argument de nombreux responsables politiques, à droite comme à gauche, qui vise à discréditer le parti frontiste en minimisant la réalité de sa "dédiabolisation". Guillaume Larrivé, lui, voit au contraire une différence de taille entre cet "ancien" et ce "nouveau" Front national.
Certes, "le bulletin de vote FN ne reste qu'un moyen d'exprimer un coup de gueule", assure le secrétaire national de LR chargé de l'immigration à L'Opinion lundi 17 août. Les ressorts du vote frontiste seraient donc selon lui inchangés. Mais aussitôt, il précise qu'avec Jean-Marie Le Pen, tout ça avait tout de même une autre allure :
"Le lepénisme du père était un nationalisme. Il avait une cohérence doctrinale, post-coloniale et un peu romantique. Le marinisme est d'abord un nombrilisme. Ce n'est que la gestion d'un plan de carrière.
"
Manière de nier la dimension politique de la pensée de Marine Le Pen. À l'heure où elle s'apprête à évincer son père de son parti afin de définitivement tourner la page Jean-Marie, la patronne du parti d'extrême droite y trouverait certainement deux ou trois choses à redire. De son côté, Bruno Gollnisch, très proche du "Menhir",faisait mine de s'interroger au mois d'avril :
"En quoi sommes-nous nouveaux ? Qu'avons-nous abandonné par rapport à ce que des dizaines de milliers de militants, des millions d'électeurs ont défendu bec et ongles, [...] autour de Jean-Marie Le Pen et de bien d'autres ?
"
Dans un autre style, Christine Boutin avait récemment placé le curseur de la différence sur le plan des valeurs, expliquant que "celles de la famille" ou du "respect de la vie", que "défendait monsieur Le Pen", étaient aujourd'hui "abandonné[es] par madame Le Pen".
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