Gollnisch renonce à sa candidature aux régionales pour ne pas "troubler la réconciliation entre les trois générations des Le Pen"

Publié à 08h19, le 17 avril 2015 , Modifié à 09h25, le 17 avril 2015

Gollnisch renonce à sa candidature aux régionales pour ne pas "troubler la réconciliation entre les trois générations des Le Pen"
Bruno Gollnisch © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

FAMILY AFFAIR - Il renonce. Bruno Gollnisch a annoncé, vendredi 17 avril sur France 2, qu'il ne briguerait finalement pas l'investiture du FN pour les élections régionales du mois de décembre en PACA. L'eurodéputé et ami de Jean-Marie Le Pen explique qu'il s'agit pour lui de laisser se faire la "réconciliation" des différents membres de la famille Le Pen :

 

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Je ne voudrais pas troubler la réconciliation familiale et j'espère politique entre les trois générations de la famille Le Pen - j'attends avec intérêt l'émergence de la quatrième, peut-être.

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En guise de "réconciliation", la journée de jeudi avait pourtant amené son lot de recrudescence de tensions entre le fondateur du FN et sa présidente de fille. Il est vrai que la candidature de Bruno Gollnisch semait un peu la pagaille à Nanterre : Jean-Marie Le Pen aurait aimé que sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, soit tête de liste mais que son ami préside la région en cas de victoire. La plus jeune des Le Pen, elle, refusait toute alliance avec l'eurodéputé et Marine Le Pen et ses proches défendaient la candidature de la députée du Vaucluse...

Alors en attendant de voir toute cette petite famille réunie, Bruno Gollnisch apporte en quelque sorte son soutien à Marion Maréchal-Le Pen, "une jeune femme tout à fait performante" qui devrait sauf énorme surprise être tête de liste pour le FN en PACA. Mais il rappelle tout de même ce qui faisait de lui un bon candidat :

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Je pensais que mon expérience de président de groupe au conseil régional et ma connaissance de ses dossiers pouvaient être utiles dans une région que je représente au Parlement européen.

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Mais voilà, tous ces arguments n'auront finalement pas pesé lourd face aux impératifs liés aux affaires internes de la "dynastie" Le Pen. "Apparemment, ces jeunes gens préfèrent rester entre eux", a également glissé l'ancien vice-président du FN.

Les investitures des têtes de liste pour les régionales doivent être décidées par le parti de Marine Le Pen ce vendredi. Bruno Gollnisch avait annoncé sa candidature dans la foulée du retrait de Jean-Marie Le Pen, les propos de ce dernier sur la Shoah ou le maréchal Pétain ayant initié une *petite crise* au FN. Bruno Gollsnisch avait alors été l'un des très rares frontistes - si ce n'est le seul - à soutenir le président d'honneur du parti .

>> À lire sur Le LabLa lettre de Bruno Gollnisch à Florian Philippot où il sous-entend que les tensions au FN sont orchestrées

[BONUS TRACK] Ancien FN vs nouveau FN ?

Bruno Gollnisch s'interroge. Selon Marion Maréchal-Le Pen, il incarne un "Front d'une certaine époque". Alors il veut "des explications" et "un débat" sur cette question de la ligne politique du parti :

 

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En quoi sommes-nous nouveaux ? Qu'avons-nous abandonné par rapport à ce que des dizaines de milliers de militants, des millions d'électeurs ont défendu bec et ongles, au prix parfois de sacrifices considérables, autour de Jean-Marie Le Pen et de bien d'autres ? Est-ce que nous sommes toujours pour la défense de la civilisation française dans tous ses aspects, culturel, spirituel et j'ose dire charnel ? C'est cette question de civilisation, l'une des plus brillantes que la terre ait portée, qui a justifié mon engagement politique. C'est pour la défendre et si possible même pour l'embellir.

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Et d'ajouter :

 

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Je pose la question. Malheureusement, pour des raisons pratiques que je peux comprendre, le débat intellectuel et politique n'a pas eu lieu lors de notre dernier congrès.

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Un congrès qui avait vu la réélection triomphale de Marine Le Pen à la tête du FN. Avec 100% des suffrages exprimés en faveur de la présidente, il n'y avait effectivement pas vraiment eu de débat.

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