Depuis Berlin, Sarkozy vante le couple "Merkozy" et fustige l'absence de Hollande

Publié à 16h30, le 21 juin 2016 , Modifié à 17h01, le 21 juin 2016

Depuis Berlin, Sarkozy vante le couple "Merkozy" et fustige l'absence de Hollande
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy le 28 février 2014. © GUIDO BERGMANN / BUNDESREGIERUNG / AFP

MERKOZY 2, LE RETOUR ? - Nicolas Sarkozy enchaîne les déplacements à l'étranger à haute teneur symbolique. Après un dîner organisé par Vladimir Poutine à Moscou la semaine dernière, le président de LR rencontrait Angela Merkel à Berlin, mardi 21 juin. Une visite accueillie officiellement par une Merkel enfilant sa casquette de présidente de la CDU, et non celle de chancelière allemande.

Ce *détail* visant à ne pas faire de cette réception celle d'un ancien chef d'État étranger, mais celle d'un président de parti, n'a cependant pas découragé Nicolas Sarkozy de jouer sur un terrain qu'il juge plus conforme à sa stature. S'exprimant devant la presse depuis le siège du parti chrétien-démocrate allemand (en l'absence d'Angela Merkel avec qui il venait de déjeuner), il en a profité pour parler politique internationale et coopération franco-allemande. Et forcément, il s'est agi pour lui de critiquer l'action (ou plutôt l'inaction, en l'occurrence) de François Hollande tout en mettant en avant ses propres capacités de "leadership".

> À lire sur europe1.fr : Sarkozy-Merkel, un déjeuner en catimini

Ainsi a-t-il d'abord jugé que "dans le couple franco-allemand, il manque un Français", comme l'a rapporté la journaliste d'Europe 1 Aurélie Herbemont :

Ces derniers jours, plusieurs sarkozystes avaient ouvertement attaqué sous ce même angle, moquant un chef de l'État "aux abonnés absents" à quelques jours du référendum sur le Brexit.

Ce mardi, Nicolas Sarkozy a loué dans la foulée les qualités de son duo-passé avec la chancelière, surnommé "Merkozy" en son temps :

Et de conclure en assurant qu'Angela Merkel était "prête" pour "une initiative franco-allemande dans les mois qui viennent", ce qui "tombe bien" puisqu'il "y a bientôt des élections en France" :

Comprendre : Merkozy 2 is coming, avec l'alternance en 2017. En tout cas tel est le souhait du candidat à la primaire de la droite, toujours pas officiellement déclaré. Et ce même si les relations entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont franchement distendues depuis la défaite du premier lors de l'élection présidentielle 2012, comme le rapporte Le Monde ce 21 juin

Voilà en tout cas qui n'est pas très respectueux de la tradition française qui veut que les responsables politiques ne critiquent pas ouvertement la politique étrangère de la France, lors de leurs déplacements à l'étranger. Voilà aussi qui vient encore renforcer l'idée de "diplomatie parallèle" pratiquée par Nicolas Sarkozy depuis son retour aux affaires. Ce dont il se défend pourtant, arguant qu'il est normal pour un ancien président de la République d'être reçu de la sorte par les dirigeants internationaux.

En janvier 2015, ce qui était encore l'UMP et la CDU avaient mis en place des groupes de travail communs pour rapprocher les positions des deux partis, en particulier sur les questions économiques. Mi-octobre 2014, selon certains officiels allemands cités par l'agence de presse américaine Bloomberg, Angela Merkel ne voyait pas d'un très bon œil le retour au premier plan de Nicolas Sarkozy. Et disait préférer Alain Juppé. Une information formellement démentie auprès du Lab par le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert.

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