Devant Google, la France se partage un micro pour trois

Publié à 18h38, le 02 février 2013 , Modifié à 18h48, le 02 février 2013

Devant Google, la France se partage un micro pour trois
Capture d'écran, vidéo diffusée sur le compte Dailymotion de l'Elysée

POINT SCENOGRAPHIE - Vendredi 1er février, ainsi que Le Lab vous l'a raconté, les éditeurs de presse français et le moteur de recherches Google ont trouvé un "accord", débouchant sur la création d'un fonds de 60 millions d'euros, abondé à 100% par Google, et qui doit permettre à des sites d'infos en ligne de bénéficier de financements pour des "investissements" les encourageant à engager leur mue numérique - mais également à bénéficier de conseils dans l'utilisation de produits de Google.

Cette annonce intervenait à quelques heures de l'ultimatum lancé côté français : à défaut d'un tel accord, le chef de l'Etat avait en effet annoncéà de nombreuses reprises qu'il userait d'une loi contraignant Google à reverser une partie de ses recettes aux éditeurs de contenus.

Sur le fond, ainsi que le raconte le journaliste de BFMTV.com Jamal Henni, il s'agit d'une quasi-victoire pour Google, qui voit ainsi s'éloigner un précédent qui aurait pu être fâcheux : la création d'une loi, que d'autres pays pourraient, à leur tour, avoir bien envie d'expérimenter.

Sur la forme, cette conférence de presse, qui ne figurait pas à l'agenda de François Hollande, a été décidée et mise en place au dernier moment et devait d'ailleurs prendre initialement la forme d'une simple déclaration sur le perron de l'Elysée, à laquelle les journalistes ont été invités, par coups de fil informels, à la dernière minute, montre une symbolique ... qui peut surprendre. 

Et qui donne l'impression que, pour quelques millions d'euros, la France - sa presse, son président - peut bien accepter quelques concessions face à Google ...

Car, contrairement aux usages des conférences de presse conjointes élyséennes, qui voient François Hollande et son interlocuteur, généralement un chef d'Etat, partager, chacun, un pupitre, et y rester, c'est un petit défilé qui s'est mis en place côté français

Après une première prise de parole de François Hollande :

Puis d'Eric Schmidt : 

Et, de Nathalie Collin, patronne du Nouvel Obs et représentante des éditeurs dans cette négociation :

Les trois interlocuteurs français du jour se sont partagés le micro français, à savoir François Hollande, Nathalie Collin, et Marc Schwartz, le "négociateur" désormais très fortement pressenti pour occuper la présidence de ce "fonds Google" : 

Et,pendant que François Hollande joue les maîtres de cérémonie et répartiteur de la parole française, Eric Schmidt, président de Google, lui, restait maître de son pupitre.

Evidemment, le timing très serré et le peu de marge de manoeuvre disponible, notamment côté Elysée - François Hollande décollait quelques heures plus tard pour le Mali - expliquent cette impression d'impréparation.

Il n'en reste pas moins que ce déséquilibre reste (très) symbolique.

La vidéo intégrale de cette conférence de presse, où l'on entend encore François Hollande faire une petite blague aux journalistes, puisque, pressé d'une nouvelle question, il explique que "la presse française veut savoir si elle aura droit à cette contribution" (à 12'20), est disponible ci-dessous, via l'Elysée : 

Du rab sur le Lab

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