Ha bah forcément, tout le monde n'est pas hyper content de la victoire du NON dimanche 5 juillet, lors du référendum sur le plan de sauvetage soumis par la zone euro. Emmanuel Macron, par exemple, est un chouïa déçu par la tournure que prennent les événements.
Ce lundi 6 juillet, le ministre de l'Économie est dans le Sud. En Provence même, pour être précis. Il a répondu aux questions des lecteurs du journal du même nom , et parlé de la Grèce, beaucoup. Et du FN aussi.
Quel est le lien vous demanderez-vous ? Pour Emmanuel Macron, c'est bien simple : il y a un point commun évident entre le Front national et Syriza, le parti d'Alexis Tsipras. Il le dit sans détour :
"Le Front national n'est que le visage d'un populisme. Il est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française, d'extrême droite. Mais d'ailleurs vous voyez cette coagulation des contraires se faire. Qui adore Syriza chez nous ? Monsieur Mélenchon et madame Le Pen. Avec qui s'allie monsieur Tsipras en Grèce ? Avec son extrême droite, sa droite souverainiste. Parce que ces populismes sont le même symptôme d'un même mal, qui est l'incapacité des partis démocratiques à apporter une réponse crédible, visible, forte.
"
Macron : " le FN est un Syriza à la française, c'est le repli sur soi " #macronalaprovence
— La Provence (@laprovence) July 6, 2015
De fait, le FN s'est bien réjoui du résultat du référendum grec. Mais, en faisant cette analogie, Emmanuel Macron cherche sans doute moins à discréditer Syriza qu'à attaquer le parti frontiste. Car ces mots sont prononcés en PACA, région où vont s'affronter lors des prochaines régionales Christophe Castaner (PS), Christian Estrosi (LR) et… Marion Maréchal – Le Pen (FN). Et la députée du Vaucluse est, pour l'instant, donnée en tête au premier tour.
D'ailleurs, la comparaison FN / Syriza intervient après une série de remarques contre le parti présidé par Marine Le Pen. "Face au FN, la meilleure réponse est d'avoir un discours de vérité en mettant le doigt sur leurs incohérences", a ainsi déclaré le patron de Bercy, comme l'a relevé La Provence. Emmanuel Macron a notamment fustigé le "populisme" du FN, "un populisme qui nous refermera".
Macron : "le FN apporte un populisme qui nous refermera" #macronalaprovence
— La Provence (@laprovence) July 6, 2015
Macron : "face au FN la meilleure réponse est d'avoir un discours de vérité en mettant le doigt sur leurs incohérences" #macronalaprovence
— La Provence (@laprovence) July 6, 2015
[Edit 18h13]
Forcément, la sortie d'Emmanuel Macron ne l'aidera pas à se faire des amis à gauche, dont plusieurs responsables ont moqué la comparaison du ministre de l'Économie. La sénatrice socialiste et frondeuse Marie-Noëlle Lienemann, le coordinateur du Parti de Gauche Éric Coquerel, Clémentine Autain (Front de Gauche) ou Caroline De Haas (ancienne du PS et ex-conseillère de Najat Vallaud-Belkacem) ont ainsi réagi :
@EmmanuelMacron tant de grandes écoles pour avoir une pensée si médiocre et une inculture affligeante: comparer FN et Siriza scandaleux..
— MN Lienemann (@mnlienemann) 6 Juillet 2015
J'hésite : ce crétin de @EmmanuelMacron est-il un agent du FN ou bien juste un Schauble à la française ? @laprovencehttps://t.co/zpGr9E9tTp
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) 6 Juillet 2015
Je demande la démission de @EmmanuelMacron pour ses propos insultants envers le gouvernement et le peuple Grec dans un contexte aussi grave
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) 6 Juillet 2015
Micro Macron. Le Mozart de l'abjection @EmmanuelMacron@leLab_E1 (FN Syriza)
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 6 Juillet 2015
Commentez la culture politique d'Emmanuel Macron. Vous avez 5 minutes. https://t.co/DkROpCxHgb
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 6 Juillet 2015
Du côté du FN, en revanche, Florian Philippot s'est plutôt amusé de la petite phrase d'Emmanuel Macron :
Pour E.Macron, Syriza = FN, donc il nous voit déjà gagner avec 61% des voix les référendums qu'on organisera ;-)
— Florian Philippot (@f_philippot) 6 Juillet 2015
[Edit 20h]
Sentant sans doute la polémique enfler, Emmanuel Macron a tenu à préciser ses propos sur Twitter en début de soirée, expliquant notamment qu'il n'y avait dans son esprit "aucune confusion possible entre le FN et Syriza", tout en réaffirmant que les deux partis "sont le symptôme d'un même mal" :
Ce que j’ai vraiment dit : « le FN est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la Française d'extrême droite » 1/4
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 6, 2015
Ces deux populismes sont le symptôme d'un même mal : l'incapacité des partis démocratiques à apporter une réponse crédible. 2/4
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 6, 2015
Aucune confusion possible entre le FN et Syriza, issu de la gauche grecque qui s’est construite dans la résistance face au nazisme 3/4
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 6, 2015
Je le répète encore : le soutien au peuple grec est impératif quels que soient ses gouvernants, on ne peut pas laisser l’Europe reculer 4/4
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 6, 2015
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