VIDÉO - Emmanuel Macron estime que "le FN est une forme de Syriza à la française"

Publié à 15h13, le 06 juillet 2015 , Modifié à 20h02, le 06 juillet 2015

VIDÉO - Emmanuel Macron estime que "le FN est une forme de Syriza à la française"
Emmanuel Macron © ALAIN JOCARD / AFP

Ha bah forcément, tout le monde n'est pas hyper content de la victoire du NON dimanche 5 juillet, lors du référendum sur le plan de sauvetage soumis par la zone euro. Emmanuel Macron, par exemple, est un chouïa déçu par la tournure que prennent les événements.

Ce lundi 6 juillet, le ministre de l'Économie est dans le Sud. En Provence même, pour être précis. Il  a répondu aux questions des lecteurs du journal du même nom , et parlé de la Grèce, beaucoup. Et du FN aussi.

Quel est le lien vous demanderez-vous ? Pour Emmanuel Macron, c'est bien simple : il y a un point commun évident entre le Front national et Syriza, le parti d'Alexis Tsipras. Il le dit sans détour :

"

Le Front national n'est que le visage d'un populisme. Il est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française, d'extrême droite. Mais d'ailleurs vous voyez cette coagulation des contraires se faire. Qui adore Syriza chez nous ? Monsieur Mélenchon et madame Le Pen. Avec qui s'allie monsieur Tsipras en Grèce ? Avec son extrême droite, sa droite souverainiste. Parce que ces populismes sont le même symptôme d'un même mal, qui est l'incapacité des partis démocratiques à apporter une réponse crédible, visible, forte. 

 

"


De fait, le FN s'est bien réjoui du résultat du référendum grec. Mais, en faisant cette analogie, Emmanuel Macron cherche sans doute moins à discréditer Syriza qu'à attaquer le parti frontiste. Car ces mots sont prononcés en PACA, région où vont s'affronter lors des prochaines régionales Christophe Castaner (PS), Christian Estrosi (LR) et… Marion Maréchal – Le Pen (FN). Et la députée du Vaucluse est, pour l'instant, donnée en tête au premier tour.

D'ailleurs, la comparaison FN / Syriza intervient après une série de remarques contre le parti présidé par Marine Le Pen. "Face au FN, la meilleure réponse est d'avoir un discours de vérité en mettant le doigt sur leurs incohérences", a ainsi déclaré le patron de Bercy, comme l'a relevé La Provence. Emmanuel Macron a notamment fustigé le "populisme" du FN, "un populisme qui nous refermera". 

[Edit 18h13]

Forcément, la sortie d'Emmanuel Macron ne l'aidera pas à se faire des amis à gauche, dont plusieurs responsables ont moqué la comparaison du ministre de l'Économie. La sénatrice socialiste et frondeuse Marie-Noëlle Lienemann, le coordinateur du Parti de Gauche Éric Coquerel, Clémentine Autain (Front de Gauche) ou Caroline De Haas (ancienne du PS et ex-conseillère de Najat Vallaud-Belkacem) ont ainsi réagi :

Du côté du FN, en revanche, Florian Philippot s'est plutôt amusé de la petite phrase d'Emmanuel Macron :

[Edit 20h]

Sentant sans doute la polémique enfler, Emmanuel Macron a tenu à préciser ses propos sur Twitter en début de soirée, expliquant notamment qu'il n'y avait dans son esprit "aucune confusion possible entre le FN et Syriza", tout en réaffirmant que les deux partis "sont le symptôme d'un même mal" :

À LIRE AUSSI SUR LE LAB :

Juppé veut que l'Europe aide la Grèce à organiser "sans drame" sa sortie de l'euro

Duflot salue la classe de Varoufakis, ministre grec des Finances qui a décidé de démissionner

Cambadélis traite Sarkozy "d'excité du bocal" responsable de la situation grecque

 

À LIRE AUSSI SUR EUROPE1.FR :

Grèce : Sarkozy en embuscade

Du rab sur le Lab

PlusPlus