"Farid Fillon" : Louis Aliot déplore ces attaques alors que Florian Philippot parlait de "liberté d'expression"

Publié à 09h49, le 26 décembre 2016 , Modifié à 16h27, le 26 décembre 2016

"Farid Fillon" : Louis Aliot déplore ces attaques alors que Florian Philippot parlait de "liberté d'expression"
Louis Aliot © Capture d'écran FranceInfo:

Ceux qui ont aimé "Ali Juppé" adorent désormais "Farid Fillon". Le concept est simple : remplacer le prénom d'un adversaire politique par un autre d'origine arabe et sous-entendre que le politique visé soutient le fondamentalisme islamiste. Le raccourci est clairement raciste mais la tactique s'est avérée payante, durant la primaire de la droite, contre le maire de Bordeaux. Aujourd’hui, une partie de ce qui compose la "fachosphère" s'en donne donc à cœur joie contre François Fillon.

Invité de FranceInfo: ce lundi 26 décembre, Louis Aliot, vice-président du Front national et compagnon de Marine Le Pen, dénonce ces attaques. "Internet est devenu un lieu d'anarchie, où tout le monde se fait insulter, sur tous les fronts. Et moi je déplore cet état de fait", note d'abord le n°2 frontiste. Il ajoute :

 

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Je trouve ça un peu minable ['Farid Fillon', NDLR]. Je pense qu'on n'a pas besoin de ça pour attaquer monsieur Fillon. Il a fait des actes qui sont... on peut les trouver sur internet… Il suffit de les dénoncer d'une manière politique, d'une manière courtoise. On n'est pas là pour faire de l'anathème ou je ne sais quoi. Moi je pense qu'internet aujourd'hui, c'est vraiment du n'importe quoi et que les attaques personnelles sont absolument minables.

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On notera donc que pour Louis Aliot, internet "c'est vraiment du n'importe quoi" mais que l'on peut tout de même y trouver "des actes" qui permettent d'attaquer un adversaire. D'ailleurs, selon l'élu frontiste, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy "a une responsabilité dans l'installation de l'islam politique en France" comme le montre, selon lui, cette image de François Fillon inaugurant une mosquée en 2010 avec une fille voilée à ses côtés. Cela tombe bien : le FN passe son temps depuis fin novembre à attaquer l'ancien chef du gouvernement sur ce terrain-là.

La position adoptée par Louis Aliot est en tout cas plus nette que celle de Florian Philippot. Vendredi 23 décembre sur RTL , l'autre vice-président du FN n'avait pas condamné les attaques lancées contre François Fillon. "Ce n'est pas notre façon de faire de la politique. Mais ça existe et c'est la liberté d'expression", avait-il déclaré, ajoutant qu'il y a "un fond derrière" cette campagne anti-Fillon. "Je pense que François Fillon n'est pas convaincu par la laïcité", avait estimé Florian Philippot.

Notons également que la bonne résolution de Louis Aliot sur les attaques personnelles aura vécu le temps de l'interview – et encore. Le vice-président frontiste est invité à commenter les mots de Benoist Apparu, jeudi dernier sur FranceInfo:. "Bien sûr que je mêle le FN à cela. Regardez tous les retweets qui sont faits de ces trucs-là et les appartenances politiques des uns et des autres. Il ne faut pas aller très loin pour comprendre que c'est clairement la fachosphère donc le FN qui l'organise", avait dénoncé le porte-parole de François Fillon , visant explicitement la campagne menée contre son candidat.

Louis Aliot considère que son parti n'est absolument pas lié à ce type d'agissements. Alors ce lundi, il répond ceci à Benoist Apparu :

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Lui c'est la connopshère. […] Je me sens insulté par monsieur Apparu donc je ne vois pas pourquoi je ne l'insulterais pas.

 

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Comme quoi l'insulte n'est pas cantonnée à internet. 

 

[BONUS TRACK] Chacun chez soi

Louis Aliot est un fervent croyant. Il ne s'en cache d'ailleurs nullement. En revanche, le n°2 du FN en a un tout petit peu marre des leçons données par certains membres de l'Église catholique contre son parti politique. Ce lundi, il le dit clairement, suggérant aux catholiques de s'occuper plutôt de leurs affaires. "Depuis que je suis au Front national, c'est-à-dire depuis pratiquement 30 ans dans 2 ans, je n'ai jamais vu une immense majorité de catholiques voter pour nous. J'ai même vu une grande majorité d'évêques nous cracher à la figure, il faut quand même le dire, et systématiquement dénigrer le Front national, ses personnalités ou sa politique", dit-il. Il ajoute :

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Les catholiques, qu'ils s'occupent de remplir leurs églises, ce qui n'est pas gagné, laissez-moi vous le dire. Et qu'ils laissent après les partis politiques gérer les affaires publiques. 

 

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