"Farid Fillon" : Benoist Apparu dénonce une "campagne orchestrée par le FN"

Publié à 11h03, le 22 décembre 2016 , Modifié à 12h03, le 23 décembre 2016

"Farid Fillon" : Benoist Apparu dénonce une "campagne orchestrée par le FN"
© AFP

C’est une campagne de désinformation lancée contre François Fillon, menée sur Internet par la fachosphère depuis plusieurs semaines. Elle vise à présenter le candidat Les Républicains à la présidentielle comme une personnalité complaisante à l’égard de l’islamisme. Pour cela, des photomontages publiés sur les réseaux sociaux représentent François Fillon barbu et coiffé d’un turban, parfois avec des déclarations sorties du contexte et censées le compromettre.  

Ce procédé pour le moins grossier rappelle ressemble à la campagne orchestrée contre le candidat Alain Juppé lors de la primaire de la droite, culminant quelques semaines avant les deux tours du scrutin, fin novembre. Le maire de Bordeaux était alors appelé "Ali Juppé" par la fachosphère, tandis que Jean-Frédéric Poisson reprenait à son compte des attaques. Ce jeudi 22 décembre, sur franceinfo: Benoist Apparu dit voir la patte du FN dans ces attaques contre François Fillon. Voilà ce qu’a déclaré le porte-parole du candidat, interrogé sur les moyens de lutter contre cette campagne :

 

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- Benoist Apparu : Il faut lutter en vous disant comme tous les porte-paroles de François Fillon le feront et comme François Fillon le fera s’il on lui pose la question que ce type de campagne politique orchestrée par l’extrême droite et par FN sont des campagnes indignes de la vie politique française.



- Jean-Michel Apathie : Vous mêlez le FN à cela ?



- Benoist Apparu : Bien sûr que je mêle le FN à cela. Regardez tous les retweets qui sont fait de ces trucs là et les appartenances politiques des uns et des autres. Il ne faut pas aller très loin pour comprendre que c’est clairement la fachosphère donc le FN qui l’organise. Ce type de comportement politique qui ne sont même plus en-dessous de la ceinture où l’on invente tout et n’importe quoi uniquement pour nuire sont des comportements politiques choquants et scandaleux dans une démocratie.

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Aucun responsable politique FN n’a directement relayé sur les réseaux sociaux les photos de "Farid Fillon". Mais plusieurs d’entre eux ont ces dernières semaines attaqué le candidat LR à la présidentielle sur cette supposée proximité en ressortant une ancienne photo, celle de l'inauguration par l’ancien Premier ministre d’une mosquée à Argenteuil, en juin 2010. L'image de François Fillon coupant le cordon à côté d’une fille voilée a choqué le député mariniste Gilbert Collard, l’accusant sur Twitter le 13 décembre d’être "Tartuffe".

 

Le 27 novembre, déjà, le sénateur FN Stéphane Ravier s’était déjà interrogé sur Twitter : "François Fillon, candidat de la droite ou des minarets ?"

Comme l’observe par ailleurs dans l’Obs  Nicolas Vanderbiest, blogueur spécialiste de l’influence sur les réseaux sociaux, "beaucoup de comptes Twitter qui tentent de donner de l’ampleur à l’opération ont des hashtags qui renvoient vers Marine Le Pen, le FN, Jean-Marie Le Pen, Louis Aliot, Marion Maréchal-Le Pen".

Dimanche 18 décembre, le député filloniste Jérôme Chartier avait déjà dénoncé un "coup de la fachosphère". Il s’était en revanche montré plus prudent que son collègue Benoit Apparu sur la participation ou non du FN. "Je ne sais pas si c’est le Front national précisément (derrière cette opération, ndlr), mais ce sont les extrémistes qui alimentent cette fachosphère dont l’objectif est de reproduire le coup d’Ali Juppé", avait-il déclaré lors du Grand Jury.

Persuadée que la campagne menée par l’extrême droite contre Alain Juppé avait porté préjudice au maire de Bordeaux lors de la primaire, l’équipe de François Fillon n’entend pas rester inactive. L’ancien porte-parole d’Alain Juppé Benoist Apparu, qui "craint" que cette campagne coûte des voix à François Fillon, veut la "porter sur la place publique".

Durant la campagne de la primaire, François Fillon n’avait pas dénoncé les attaques contre Alain Juppé. Le maire de Bordeaux lui en avait fait le reproche , le 24 novembre, lors du débat de l’entre-deux-tours. "Chacun est grand et s’occupe de ses affaires", lui avait répondu le député de Paris.





[Edit 23/12]

Jeudi 22 décembre, un cadre FN a finalement relayé un message avoisinant le "Farid Fillon" mais visant le député proche du candidat LR Jérôme Chartier, rebaptisé "Jérôme Charia" pour l'occasion. 

Ce vendredi sur RTL, Florian Philippot conteste les accusations de Benoist Apparu. Mais il ne dénonce pas l'emploi du hashtag "Farid Fillon" et invoque "la liberté d'expression" :

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C'est pas du tout orchestré par le FN. Maintenant voilà, ça existe et c'est la liberté d'expression, mais ça n'est pas notre manière de faire de la politique.

 

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François Fillon a été "le premier chef du gouvernement de la cinquième à inaugurer officiellement une mosquée", dit-il encore, jugeant que l'ex-Premier ministre "a un réel problème avec la laïcité". Et de s'interroger sur les activités de conseil du vainqueur de la primaire de la droite : 

 

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Il livre des conférences rémunérées par des puissances étrangères. [...] Il dit que c'est pas les Russes ; si c'est pas les Russes, c'est qui ? Il faut simplement le dire. [...] Est-ce que ce sont des conférences au Qatar, en Arabie saoudite ou ailleurs, comme d'autres responsables politiques l'ont fait auparavant ? Qu'il nous le dise : peut-être que c'est le cas, peut-être que ça n'est pas le cas.

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Ou comment instiller le doute sans aucun fait étayé et fournir du grain à moudre aux utilisateurs de #FaridFillon, que le FN réprouve pourtant comme il l'a dit quelques secondes plus tôt.

[Bonus track] Passer de Juppé à Fillon ? "Il faut s’habituer" pour Apparu

Benoist Apparu a été très proche d’Alain Juppé, au point d’être son porte-parole pendant la primaire de la droite. Désormais, le député LR de la Marne occupe cette même fonction pour le vainqueur de la primaire, François Fillon. Est-il difficile de passer d’Alain Juppé à François Fillon en quelques jours ? Voici la réponse de Benoist Apparu à cette question, sur franceinfo :

 

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Il faut s’habituer, 'découvrir' les différentes personnalités, changer de personnalités.

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Heureusement, en politique, les dirigeants savent souvent rapidement s’habituer. Ils n’ont de toute façon pas forcément le choix.

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