Cadeau de Noël : les 25 plus beaux lapsus politiques de l’année 2016

Publié à 09h29, le 25 décembre 2016 , Modifié à 12h25, le 26 décembre 2016

Cadeau de Noël : les 25 plus beaux lapsus politiques de l’année 2016
© Giphy

PASSION LAPSUS - Ils peuvent être profondément révélateurs ou simplement, reconnaissons-le, marrants. Le Lab se fait en tout cas un point d’honneur de sonner "l’alerte lapsus" dès que la langue d’un politique fourche significativement. Et l’année 2016 aura été particulièrement riche en la matière.

Jean-Christophe Cambadélis et Nicolas Sarkozy se sont largement distingués par leurs erreurs à répétition et/ou spectaculaires. Mais ils sont loin d’être les seuls. Voici donc les 25 plus belles perles de l’année. Et noyeux Joël, donc.

# Sarkozy et "l’Hyper Kärcher"

Le 8 mars, Nicolas Sarkozy rend hommage aux forces de police devant les cadres de son parti. C’est alors qu’il évoque les "événements dramatiques comme ceux du Bataclan ou du Kärcher", avant d’en rajouter une couche en tentant de se rattraper : "Heu, je veux dire l'Hyper Kärcher." Une confusion avec l’Hyper casher de la porte de Vincennes très loin d’être anodine pour celui qui, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur en 2005, avait promis de "nettoyer" la cité de La Courneuve "au Kärcher".

# Royal "à la tête de ce gouvernement"

Le 25 avril, Ségolène Royal vante l’action du gouvernement et usurpe quelques instants l’identité de Manuel Valls, alors Premier ministre. Elle dit :

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C'est assez rare en politique de prendre le temps, de se poser, de rendre des comptes, de dire voilà ce qui a été fait depuis quatre ans et plus particulièrement depuis deux ans, depuis que je suis à la tête de ce gouvernement, où nous avons fait voter - euh... à la tête de ce ministère - où nous avons fait voter la loi de transition énergétique, où nous avons fait voter la loi biodiversité [...].

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# Juppé et "l'interruption volontaire de retraite"

22 novembre : en plein entre-deux-tours de la primaire de la droite, Alain Juppé attaque de nouveau François Fillon sur l’avortement… et se plante allègrement :

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J'aimerais bien que François Fillon clarifie ses positions, par exemple sur l'avortement, l'interruption volontaire de retraite... euh de grossesse.

 

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Lourd impensé que celui contenu dans cet écart de langage, pour l'homme des grèves massives de 1995 contre le "plan Juppé" sur les retraites et la Sécu.

# Le Foll et "Bruno Le Relou"

Le 25 mai : joli couac entre Bruno Le Roux et l’exécutif sur une possible réécriture de l’article 2 de la loi Travail, principal point de crispation avec les syndicats et l’aile gauche du PS. Et en recadrant le patron des députés socialistes, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll le gratifie d’un *bien beau* surnom :

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Bruno Le Relou.

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# Woerth et le nouveau quinquennat socialiste

29 novembre, en pleine séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale : Éric Woerth attaque l’exécutif. Mais le député LR sous-entend au passage que le PS pourrait gagner la prochaine présidentielle : "Quelle est votre feuille de route précise pour les cinq ans… les cinq mois pardon, les cinq derniers mois du quinquennat ?"



# Cambadélis et la "prière"

Le 28 novembre, le patron du PS parle des moyens d’éviter la "rage de fragmentation dans la gauche", et notamment de la primaire. Mais il dit : "Le seul moyen de la surmonter, c’est qu’il y ait une prière… une prière, on va la faire, et une primaire massive."



# Wauquiez et les "peines incompréhensibles"

Le 15 juin, après l’attentat de Magnanville, Laurent Wauquiez déroule ses propositions en matière de lutte contre le terrorisme. Il dit notamment : "Je veux qu'il y ait des peines de sûreté automatiques, c'est-à-dire que les peines soient pour une partie INCOMPRÉHENSIBLES... incompressibles." On avait compris mais ça va mieux en le disant.



# Guillaume et la "démission" de Hollande

Le 30 novembre, la gauche (mais pas que) est suspendue à la décision de François Hollande de se représenter ou non. Le patron des sénateurs socialistes et proche du chef de l’État, Didier Guillaume, rappelle que le Président a fixé un calendrier pour annoncer son choix. Visiblement préoccupé par la nature de ce dernier, il s’emmêle : "François Hollande a dit qu’il donnerait sa démission mi-décembre."



# Sarkozy et le "métro Stanislas"

8 novembre : Nicolas Sarkozy dénonce un manque "d’autorité" dans le pays. Il veut pour cela prendre un exemple : le camp de migrants installé sous le métro aérien de la station de métro Stalingrad, à Paris. Sauf qu’il dit : "Il y a 3.000 migrants en situation irrégulière sous le métro Stanislas." Peut-être s'est-il emmêlé les pinceaux avec les stations de métro Saint-Placide, Notre-Dame des Champs ou Vavin, voisines du collège Stanislas, établissement privé du très chic 6e arrondissement de la capitale ?



# Lienemann, le rap et "la génération NKM"

Le 2 septembre, encore candidate à la primaire du PS, Marie-Noëlle Lienemann se dit "frondeuse" depuis l’enfance et affirme écouter du rap. Et dérape (pardon) : "J'aime bien le rap. [...] J'étais plutôt de la génération NKM... euh NTM."



# Juppé et son crâne "tout sale"

Le 4 janvier, au JT de France 2, Alain Juppé estime qu’un candidat à la présidentielle doit répondre à cette question : "Quelles sont les attentes des Français et comment on essaye d'y répondre ?" Il ajoute : "J'ai essayé de le faire dans ce livre qui n'est pas sorti de mon crâne tout sale, tout seul [...]."



# Macron "Président"

Le 11 décembre, Emmanuel Macron revient sur la loi El Khomri. Un passé pas si lointain, mais il regarde manifestement beaucoup plus vers l’avenir qu’il rêve pour lui-même. Il dit : "J'étais le président de la… j'étais le Président (sourire)... J'étais le ministre de l'Économie et de l'Industrie."



# Maréchal-Le Pen et Macron "Président"

Emmanuel Macron n’est pas le seul à se voir un peu à la tête de la France. D’autres l’imaginent bien dans le costume également. Marion Maréchal-Le Pen par exemple, qui se laisse aller à cette petite erreur, le 17 avril. Elle critique l’action du ministre de l’Économie et dit :

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Il est président de l'Économie maintenant... euh pardon, pas président, ministre de l'Économie !

 

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# Copé et les "ministres de gauche"

3 novembre, second débat entre les 7 candidats à la primaire de la droite. Jean-François Copé, chantre de la "droite décomplexée" qui "ne recule plus", balance :

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J'assume qu'il faut un gouvernement de choc avec des ministres de gauche… pardon des ministres de droite et des ministres centristes, surtout pas des ministres de gauche !

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Une boulette qui aura bien fait rire tout le monde.

# Cazeneuve et "décimer" les migrants

26 février. Le ministre de l’Intérieur d’alors évoque le démantèlement prochain de la "Jungle" de Calais et le relogement des migrants qui y vivent, alors que la droite s’indigne de la création de "mini-Calais" partout en France. "Il n’a jamais été question de procéder à l’évacuation brutale de la zone sud de Calais en décimant les migrants partout sur le territoire du nord de notre pays", explique Bernard Cazeneuve, qui voulait évidemment dire "en disséminant".

# Sarkozy et "Notre-Dame-des-Champs"

Le 15 novembre, encore un sous-entendu très bobo-compatible pour l'ex-Président alors qu'il parle du manque d’autorité de l’État. Puisque tout à sa dénonciation de l’occupation de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, Nicolas Sarkozy dénonce "la situation ubuesque à Notre-Dame-des-Champs" :



# Laurent et Mélenchon, "notre candidat en 2017"

5 juin. C’est l’époque où le PCF n’a pas encore choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon et où les relations entre les deux partis sont bien frisquettes (cela changera par la suite). Lors du congrès du Parti communiste, son patron, Pierre Laurent, évoque le leader de la France insoumise et dit :

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Mélenchon, qui a été notre candidat en 2017... euh en 2012.

 

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Prémonitoire, finalement.

# Pécresse et "Alain Macron"

17 novembre : Valérie Pécresse, qui soutient alors Alain Juppé pour la primaire, se voit demander une réaction à la candidature à la présidentielle d’Emmanuel Macron. Et là, c’est le drame puisqu’elle évoque "Alain Macron" :

# Ayrault, Bachar et Saddam

Le 14 juillet, après le défilé militaire sur les Champs-Élysées, le ministre des Affaires étrangères est interrogé sur la situation militaire en Syrie et en Irak. Il évoque alors "le drame d'Alep qui est aujourd'hui encerclée, assiégée par les troupes de Saddam Hussein", qui est pourtant mort depuis 2006, contrairement à Bachar al-Assad qui domine toujours la Syrie et est en passe de remporter la guerre civile qui ensanglante le pays depuis 2011.



# Fillon et "Alain Bayrou"

Le 5 octobre, François Fillon est invité à dire ce qu’il pense du soutien de François Bayrou à Alain Juppé, qui provoque moult commentaires et polémiques à droite. S’il n’est "pas choqué" par cette proximité, il demande tout de même un éclaircissement du rôle du maire de Pau vis-à-vis de celui de Bordeaux… et mélange un peu les deux hommes :

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Ce serait intéressant qu'on sache quelle est la place que pourrait avoir Alain Bayrou, pardon François Bayrou…

 

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# Paul et le "retour de la gauche"

Le 12 mai, le député PS et chef de file des frondeurs, Christian Paul, explique pourquoi lui et d’autres ont déposé une motion de censure du gouvernement, mais aussi pourquoi ils ne voteront pas celle de LR et de l’UDI. Car s’il s’oppose à la politique du gouvernement, "[il s’]oppose, aussi, et même encore plus, au risque de retour de la gauche au pouvoir", dit-il. Et nous qui pensions que la gauche était déjà au pouvoir…



# Sarkozy  et "François Bayroin"

Qu’est-ce qu’on aura mixé les noms dans cette campagne à droite. Le plus bel exemple de ce genre de confusion vient tout de même de Nicolas Sarkozy qui, confirmant que François Baroin serait bien son futur Premier ministre en cas de victoire mais ayant visiblement l’esprit occupé à pester contre François Bayrou, dit :

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Je confierai Matignon à François Bay…roin, Baroin, à François Baroin.

 

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Par la suite, Alain Juppé et Jean-François Copé commettront le même impair, plus ou moins volontairement.

# Accoyer, la Sécu et le non-remboursement

François Fillon est critiqué pour sa volonté de "privatiser" la Sécu, selon ses opposants ? Son fidèle Bernard Accoyer s’attache à le défendre, le 7 décembre. Il essaye alors d’expliquer qu’il n’y aura pas de "déremboursement" des traitements des "petits risques" de santé, mais dit exactement l’inverse : "Il n'y aura pas de remboursement. [...] Excusez-moi. Pas de déremboursement."

# Sarkozy et "le screaming illégal"

Nicolas Sarkozy et les internets, ce n’est pas trop ça. Lui qui ne connaissait pas Le Bon Coin a aussi, visiblement, du mal à identifier les pratiques qu’il dénonce pourtant. Le 9 juin en meeting, il déclare ainsi vouloir s'attaquer aux "sites de screaming illégal", voulant évidemment parler des sites de streaming qui proposent illégalement de visionner des films et séries gratuitement en ligne.



# Sarkozy et "les soldats de confusion musulmane"

Le 25 août à Châteaurenard, Nicolas Sarkozy tient son premier meeting de candidat à la primaire. Il parle beaucoup d’identité mais assure qu’il ne "confondr[a] jamais islam et radicalisme". Et immédiatement après, il dit :

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Je n’oublierai jamais le sacrifice admirable de ces harkis pour la France, et que la France a laissé tomber, car ils font partie de notre histoire ces soldats de confusion, de confession musulmane.

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