Les remarques sexistes, le harcèlement, les agressions sexuelles, les viols ? Tout cela est grave mais ça ne concerne pas le Front national. Tel est le message diffusé ce lundi 16 mai sur iTÉLÉ par Florian Philippot. Le numéro 2 du parti est interrogé sur la tribune publiée par Le Journal du Dimanche dans laquelle 17 anciennes ministres lancent un appel contre le sexisme en politique . D'où cette question : Marine Le Pen aurait-elle pu apposer son paraphe à la tribune des 17, si l'on occulte le fait qu'elle n'a jamais été ministre ? La réponse est…
Eh bien cela va peut-être vous surprendre mais Florian Philippot ne répond pas vraiment à la question. En revanche, le vice-président frontiste se livre à une défense de son parti qui, selon lui, n'est pas directement concerné par ce type d'affaires parce que, voyez-vous, cela ne se passe pas comme ça chez eux.
Alors que le journaliste d'iTÉLÉ Bruce Toussaint lui demande si ce genre de faits délictueux peut arriver au FN, l'eurodéputé répond :
"Je n'en ai jamais entendu parler. Voilà. C'est tout ce que je peux vous dire. Si ça existe dans d'autres partis, s'il y a l'affaire Baupin chez les Verts (voirici), ils gèrent leurs problèmes. Très bien, s'il y a des problèmes à gérer, il faut les gérer.
"
Tel Valérie Debord expliquant que, grand Dieu, on n'a jamais vu de cas de harcèlement ou autre chez Les Républicains , Florian Philippot jure donc que ce genre d'affaires ne semble pas exister au FN.
Le vice-président frontiste a, avec lui, deux arguments. Le premier consiste à répéter que son camp est dirigé par une femme qui sera, en plus, candidate à la présidentielle. "On est en avance sur ces sujets-là", jure-t-il.
Le second ne concerne pas du tout la politique mais le fondamentalisme islamiste, un sujet dont, selon Florian Philippot, '"on ne parle pas beaucoup" – ce qui lui permet de suggérer que lui et son camp en parlent. Il dit :
"Le statut des femmes, je crois qu'il est attaqué aussi beaucoup plus violemment ailleurs et notamment par le fondamentalisme islamiste, qui dans de nombreux quartiers, et ça on n'en parle pas beaucoup, fait reculer les droits des femmes, les libertés des femmes, qui parfois s'habillent de telle ou telle manière simplement pour ne pas avoir d'ennuis, pour disparaître dans le paysage. On parlait de la loi El Khomri ? Là aussi, elle attaque les femmes parce qu'on sait que les premières victimes de la précarité, ce sont les femmes.
"
On termine donc avec cet argumentaire sur les violences faites aux femmes dans la société de plus en plus mis en avant par le FN mais, in fine, Florian Philippot ne répond pas à la question initiale.
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