Visbilement, il ne s'y attendait pas. Il faut dire que depuis des mois, son ami l'a défendu bec et ongles face à sa fille. En se rendant au 1er-mai dissident de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch avait une nouvelle fois démontré sa capacité à défier ouvertement Marine Le Pen, le FN ayant prévenu que tout cadre se rendant auprès du patriarche ce jour-là s'exposait à des sanctions. Que l'eurodéputé, qui est l'un de ses derniers soutiens, se plie, après ce geste, aux volontés de la présidente du parti a donc un peu surpris "le Menhir".
Car après cet affichage très "FN canal historique" aux côtés de Marie-Christine Arnautu, Bruno Gollnisch a présenté sa démission du bureau politique à Marine Le Pen, qui l'avait exigée avant de finalement la refuser. Cité par Le Figaro lundi 16 mai (article payant), Jean-Marie Le Pen explique qu'il aurait aimé voir ses deux acolytes traiter cette mise en demeure "par le mépris".
Marie-Christine Arnautu l'a plutôt fait, refusant de se soumettre aux injonctions du parti. Pas Bruno Gollnisch, donc. Ce qui a "étonné" le fondateur du FN, toujours selon des propos rapportés par Le Figaro. Cet "étonnement" pudique cacherait-il en réalité une véritable déception vis-à-vis de celui qui fut longtemps considéré comme son dauphin et qui ne partage manifestement pas son jusqu'au boutisme total ?
Le 12 mai, Bruno Gollnisch expliquait sa démarche dans un communiqué :
"A la suite de la divergence d’interprétation au sujet de ma participation aux cérémonies du 1er mai et dans un souci de conciliation qui a toujours été ma ligne de conduite à l’intérieur de mon mouvement, j’ai présenté ma démission du Bureau Politique du Front national à la présidente Marine Le Pen, qui l’a refusée. Je considère donc que l’incident est clos en ce qui me concerne.
"
La "conciliation", pas très Jean-Marie Le Pen comme attitude.