Dans le JDD ce dimanche 7 mai, avant même la victoire d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle contre Marine Le Pen, puis sur les plateaux télé après 20 heures, Bruno le Maire a fait une grosse offre de service au tout nouveau président de la République . L’ex-candidat à la primaire de la droite envisage même de partir aux législatives avec une étiquette LR-majorité présidentielle. Niet, lui a répondu ce dimanche soir François Baroin.
Sur la plateau de France 2, celui qui devait être tour à tour Premier ministre de Nicolas Sarkozy puis de François Fillon et qui va mener la campagne des législatives de LR a opposé une fin de non-recevoir à toute alliance avec En Marche, réitérant ses menaces d’exclusion :
"La vérité, c’est qu’ils s’excluront tout seul de la famille, c’est une autre histoire. Naturellement qu’il y aura des candidats contre ceux qui rejoindraient Emmanuel Macron dans le gouvernement ou ceux qui voudraient éventuellement avoir l’investiture En Marche. Il n’y aura pas de double-investiture. Ils seront En marche pour une majorité présidentielle ou ils seront LR-UDI pour une majorité pour la France. Il n’y aura aucune ambiguïté.
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"De fait, ils quittent la famille", a renchérit le sénateur-maire de Troyes, rappelant que le bureau politique de LR "a tranché, c’est clair, c’est net, c’est sans bavure". "Si Bruno Le Maire, ou tout autre candidat, entre au gouvernement et s'il est candidat aux législatives, il aura (face à lui) un candidat LR ou UDI, lui et tous les autres", a-t-il insisté, avant d’ajouter :
"Si Bruno Le Maire rejoint le gouvernement dans une dizaine de jours, de fait il quitte la famille, de fait il appartient à En Marche!.
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Sur France 2, Christian Estrosi a recadré François Baroin, lui demandant de ne pas diviser plus que cela "la famille" :
"Je dis que Les législatives ne peuvent pas être une revanche. Tirons d’abord les conséquences de notre échec. Ne comptez pas sur moi pour être ce soir dans ma famille politique un diviseur mais j’appelle chacun à ne pas avoir cette attitude. Lorsque j’entends parler d’exclusion à l’égard d’untel ou d’untel… j’ai entendu parler de Bruno Le Maire. Je rappelle que la première chose qu’il faut savoir faire c’est de rassembler et de ne pas utiliser des mots comme ceci. C’est le premier mot à prononcer : rassembler. Nous avons commis un certain nombre d’erreurs à la présidentielle, il y a eu cette radicalisation et le constat c’est que nous avons perdu. Et si nous radicalisons notre campagne législative en lançant des anathèmes sur un tel ou un untel je ne suis pas convaincu…
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Anticipant cette critique, Bruno le Maire avait raillé cette "famille" en voie d’explosion entre ses différentes composantes. "Quelle famille politique ? Ceux qui travaillent avec Sens commun, la droite libérale, les Européens ou les souverainistes ?", s’est interrogé "BLM" dans le JDD. De son côté, Thierry Solère estimait que LR était en train "d’exploser" parce que "ses électeurs sont devenus irréconciliables" .