Frappes en Syrie : après avoir vanté le Trump pacificateur, le FN fustige son interventionnisme

Publié à 08h29, le 07 avril 2017 , Modifié à 08h51, le 07 avril 2017

Frappes en Syrie : après avoir vanté le Trump pacificateur, le FN fustige son interventionnisme
Marine Le Pen © PATRICK HERTZOG / AFP

Lorsque le Front national justifiait son soutien à Donald Trump au cours de la campagne présidentielle américaine, un argument revenait parmi les autres : à la différence d'Hillary Clinton et des autres "faucons" qui s'étaient succédé à la Maison Blanche, lui au moins ne serait pas un président guerrier et ne lancerait pas son pays et ses alliés dans des conflits au Moyen-Orient dont les conséquences ont été désastreuses. Un argumentaire qui ne tient *plus trop* après les frappes conduites par les États-Unis jeudi 6 février au soir, sur une base aérienne en Syrie d'où a été menée l'attaque chimique de mardi.

Alors forcément, Marine Le Pen est déçue. Sur France 2 ce vendredi, la présidente du FN critique cette intervention militaire américaine soudaine :

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Est-ce que c'est trop demander d'attendre les résultats d'une enquête internationale indépendante avant d'opérer ce genre de frappe ? Je suis un peu étonnée parce que monsieur Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu'il n'entendait plus faire des États-Unis le gendarme du monde, et c'est exactement ce qu'il a fait hier.



[...] Ce que je voudrais, c'est qu'on ne retrouve pas le même scénario que celui qu'on a pu voir en Irak, que celui qu'on a pu voir en Libye, qui en réalité sont des processus qui ont entraîné le chaos, qui ont fini par conforter le fondamentalisme islamiste et les structures terroristes qui, du coup, ont profité de ce renforcement pour venir nous frapper sur nos sols.

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Pour mémoire, juste après l'élection du 45ème président américain, le 9 novembre 2016, la candidate à la présidentielle en faisait cet éloge :

 

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J'ose répéter que l'élection de Donald Trump est une bonne nouvelle pour notre pays : refus du Tafta, et plus généralement d'une mondialisation sauvage, pacification des relations internationales notamment avec la Russie, désengagement des expéditions belliqueuses à l'origine des grandes vagues migratoires dont nous sommes les victimes...

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Ce vendredi, le trésorier du FN Wallerand de Saint Just est sur la même ligne que Marine Le Pen :

Invité de franceinfo: ce vendredi, Marion Maréchal-Le Pen a adopté la même position que sa tante Marine Le Pen, se disant déçue par Donald Trump. "C'est une déception, oui. Je pense qu'il y a des intérêts politiciens derrière. C'est un peu dommage pour l'équilibre du monde, c'est certain", a-t-elle lancé. 

L'argument du chef d'État qui ne serait pas belliqueux est donc tombé. Tout comme, semble-t-il, celui d'un rapprochement diplomatique des États-Unis avec la Russie de Vladimir Poutine, prôné à l'origine par Donald Trump et souhaité également par le Front national. Allié de Bachar al-Assad, le président russe a en effet dénoncé ce vendredi "une agression contre un État souverain" après les frappes US contre le régime syrien. 

> À lire :Ça y est, Marine Le Pen arrive à boire un café avec Vladimir Poutine

Dès la veille au soir, Marine Le Pen réagissait avec inquiétude à ce qui n'était encore qu'une menace de frappes proférées par Donald Trump à l'égard de Bachar al-Assad. Sur LCI, elle disait :

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Attention, je le dis clairement, de pas se relancer dans une opération militaire en Syrie. J'ai entendu des propos de monsieur Trump qui évoque une intervention... Je crois qu'il a tort. En faisant cela, il rentre dans la roue des anciennes administrations américaines, que ce soit l'intervention en Irak ou en Libye, ça n'a pas été une réussite pour le moins, il faut être prudent avec ce type de menaces.

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À croire que Donald Trump n'écoute pas les mises en garde de Marine Le Pen...



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