"Je ne suis pas né avec une cuillère en argent dans la bouche" : comment Florian Philippot justifie son choix de ne pas démissionner du ministère de l’Intérieur

Publié à 13h02, le 04 juillet 2015 , Modifié à 19h16, le 04 juillet 2015

"Je ne suis pas né avec une cuillère en argent dans la bouche" : comment Florian Philippot justifie son choix de ne pas démissionner du ministère de l’Intérieur
Florian Philippot © Montage Le Lab

Invité de l’émission Bureau Politique de TF1-LCI diffusée ce vendredi 4 juillet, Florian Philippot assume de n'avoir pas démissionné du ministère de l’Intérieur, en dépit de ses engagements politiques au Front national. Alors que certains responsables politiques, tels Bruno Le Maire ou NKM, ont abandonné leur statut de haut-fonctionnaire au nom d’une certaine conception de l'éthique en politique, le vice-président du FN a mis en avant ses origines sociales pour justifier un choix contraire. Il a déclaré :

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Moi je ne suis pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, comme d’autres pour qui c’est peut-être plus facile de faire cela. Moi j’ai pas le même âge, j’ai pas la même carrière derrière moi.

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Pour autant, Florian Philippot a tenu à préciser qu’il ne tirait aucun avantage financier de cette situation :

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Je suis en disponibilité, c’est-à-dire que je ne touche plus un centime évidemment depuis le départ du ministère de l’Intérieur. Ma carrière n’avance plus du tout, c’est-à-dire que si je reviens un jour, je reviendrai au niveau où je l’ai quitté. Et je ne cotise plus pour la retraire ou pour le reste.

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On notera donc que l’eurodéputé frontiste a fait un choix légèrement différent de celui, par exemple, de François Hollande : en décembre 2014, on apprenait que le chef de l’Etat s’était mis en "détachement" (et non en disponibilité) de la fonction publique, afin notamment de continuer à accumuler des droits à la retraite.

[BONUS TRACK] - "Front national" version communiste

Photos encadrées du général de Gaulle, disques vinyles de ses discours offerts par Jean-Marie Le Pen, posters à la gloire de la fille de ce dernier… Le décor du bureau de Florian Philippot, visité par l’équipe de TF1-LCI, illustre bien la philosophie politique du n°2 du parti frontiste. Plus inattendue en revanche, cette carte de membre du "Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France" datée de 1945 affichée au mur.

Voyez-plutôt, sur cette capture d'écran de l'émission :


"Provocation ?" s’interroge le journaliste Christophe Jakubyszyn. Et pour cause : sans lien historique avec le "FN" fondé en 1972, le "Front national" en question était un mouvement de résistance créé pendant la Seconde guerre mondiale… par le Parti communiste français.

Ce qui n’empêche pas Florian Philippot d’établir une forme de filiation entre les deux organisations :

 

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J’ai trouvé que c’était amusant parce que c’est le Front national de la résistance, qui était surtout communiste (…). Et ce qui m’a amusé en plus, c’était le slogan : 'France d’abord !' Donc je me suis dit que le 'Français d’abord', qui est venu un peu plus tard avec le Front national qu’on connait, avait probablement été inspiré de ce slogan. Ce que je ne savais pas.

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Pas sûr que le PCF, qui n’apprécie que modérément de se voir comparé au FN, valide le raisonnement.

Mais au-delà du clin d’œil ironique à l’Histoire, Florian Philippot suggère sérieusement que cette affichette est un signe supplémentaire de son attachement à une ligne "ni droite ni gauche" (qui ne fait pas l’unanimité au FN) :

 

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Moi je prends tout dans l’Histoire de France, voilà je sais que ça gêne, certains voudraient qu’on soit mis dans des cases (…), toute sa vie on devrait voir à droite ou toute sa vie on devrait voir à gauche. Je trouve ça complètement idiot et anesthésiant du point de vue des idées et de l’intelligence et de la culture.

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Du rab sur le Lab

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