INSTANT TÉLÉ - Il le répète : comparer le discours du Front national actuel à "un tract du Parti communiste des années 70", comme l'a fait François Hollande dimanche 19 avril, est "inapproprié voire même scandaleux". Et pour démontrer que ce parallèle est inopérant, le patron du PCF, Pierre Laurent, sort ses archives.
Sur BFMTV lundi soir, le sénateur de Paris n'est donc pas venu les mains vides. Il a apporté un de ces tracts en question, intitulé "Pour les immigrés". Il dit :
"Ça, c'est un tract du Parti communiste dans les années 70. [...] On proposait un statut démocratique de l'immigration, et on pourrait en sortir beaucoup d'autres...
"
Un instant à revoir dans cette vidéo isolée par Le Lab :
[Pour mémoire, les politiques aiment bien montrer des trucs en direct sur BFMTV. début novembre dernier, c'est Olivier Besancenot qui avait fait forte impression avec des photos de "policiers encagoulés qui se déguisent en casseurs".]
En appuyant sur la thématique de l'immigration et non pas sur le programme économique, Pierre Laurent est en revanche un peu à côté de la plaque. Sur le plateau du Supplément, François Hollande avait en effet précisé qu'à l'époque, le PCF ne "demandait pas qu'on chasse les étrangers" ou "qu'on fasse la chasse aux pauvres".
Qu'importe. Plus loin, Pierre Laurent évoque cette période des années 70, durant laquelle son père Paul Laurent faisait partie de l'appareil du PCF et lui-même était "militant étudiant". Il explique :
"J'allais dans des manifestations où on défilait en criant 'Français, immigrés : mêmes patrons, même combat'. Donc quand on me dit qu'à cette époque-là on était comme le Front national, vous comprenez que j'ai quand même un peu de mal à l'avaler.
"
Et puis il y a autre chose qui chiffonne le secrétaire national du PCF. À son sens, cette sortie du président de la République pourrait cacher une volonté d'abandonner "le rassemblement de la gauche". Il déroule, lapsus compris :
"Moi j'ai une explication et elle m'inquiète parce qu'à cette période là, la gauche elle était rassemblée, elle était unie sur un programme commun. Il y a eu, quelques années après, en 81 quand il y a eu la victoire de François Mitterrand, 4 ministres communistes au gouvernement, et peut-être que c'est cette période finalement, par la déclaration de François Mitterrand [...], c'est peut-être ça qui est visé par François Hollande, pour passer à une autre période politique, celle des renoncements, celle où on ne cherche plus à construire le rassemblement de la gauche. Eh bien moi je ne renoncerai pas à ça, je veux le rassemblement sur une vraie politique de gauche.
"
En revanche, il semble bien ne se faire guère d'illusions quant aux excuses publiques qu'il a exigées du chef de l'État. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a d'ailleurs affirmé que cela n'arriverait pas.