Jean-Frédéric Poisson après la primaire : "Le président du PCD jouit désormais d'une notoriété considérable"

Publié à 17h26, le 22 novembre 2016 , Modifié à 17h34, le 22 novembre 2016

Jean-Frédéric Poisson après la primaire : "Le président du PCD jouit désormais d'une notoriété considérable"
Jean-Frédéric Poisson © BERTRAND GUAY / AFP

THE NOTORIOUS J.F.P. - Certains fins observateurs de la vie politique française ont été décontenancés lorsqu'on leur a dit que François Bayrou ressemblait un peu à Richard Gere. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises puisque nous sommes aujourd'hui en mesure de révéler que Jean-Frédéric Poisson a un petit quelque chose d'Alain Delon.

Tel l'acteur désormais juppéiste, le président du Parti chrétien démocrate aime en effet parler de lui à la troisième personne, en s'autodésignant intelligemment comme "le président du Parti chrétien démocrate". Avant-dernier du premier tour avec 1,5% des voix, le député des Yvelines est interrogé par Le Figaro, mardi 22 novembre, sur "ce que cette primaire a changé pour le PCD". Et voici sa réponse, à faible teneur en modestie :

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Le président du PCD jouit désormais d'une notoriété considérable, acquise en quelques semaines. Cela est très positif. Deuxièmement, notre parti n'a pas à rougir de sa participation. Nous avons montré que notre projet tenait la route et qu'il était porté avec autant d'énergie et de hauteur de vue que les autres candidats. Nous sommes entrés sur la scène politique.

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Sans crainte de verser dans le péché d’orgueil, Jean-Frédéric Poisson parle donc de son parti mais aussi de lui, vantant son "énergie", sa "hauteur de vue" et sa "notoriété considérable", lui qui avait certes suscité une certaine curiosité pendant le premier débat entre candidats, le 13 octobre. Quasiment inconnu du grand public avant la compétition, il termine tout de même la course avec 61.019 électeurs. Notons enfin que Christine Boutin sera ravie d'apprendre que le parti qu'elle a fondé vient seulement aujourd'hui d'"entrer sur la scène politique", sous l'impulsion de Jean-Frédéric "notorious" Poisson.  

Au passage, ce fervent chrétien et opposant farouche au mariage pour tous officialise, ce mardi dans Le Figaro, son ralliement à François Fillon. Il annonce d'abord qu'il "le soutient pour que son projet l'emporte sur celui d'Alain Juppé", puis rappelle deux points de désaccord avec le vainqueur du premier tour : "Sa volonté de maintenir le principe du mariage pour tous - une différence très nette entre ma vision et la sienne - et un programme économique très utralibéral [sic]."

Ces bases assez peu positives étant posées, il ajoute avoir trouvé un "accord politique" avec François Fillon, dans un échange de courriers publiés par le quotidien :

 

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Je lui ai demandé de s'engager clairement, dans le cadre d'un accord politique sur plusieurs sujets : la politique familiale et l'accueil de la vie, la question de l'éducation et notamment la libération du choix des écoles par les parents, la lutte contre la pauvreté, le dialogue social et le service national. Sur ces cinq sujets, j'ai reçu de François Fillon, une lettre qui, de mon point de vue, vaut engagement et possibilités de travailler ensemble. Sa réponse est une base de travail intéressante, un accord politique satisfaisant pour que je puisse, à ce stade, lui apporter mon soutien.

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Enfin bref, il apporte sa "notoriété considérable" à François Fillon. Voilà qui devrait conforter les positions de l'ancien Premier ministre auprès de l'électorat catholique, lui qui était déjà soutenu par Sens commun et qui a, depuis les résultats du premier tour, reçu la sympathie officielle de La Manif Pour Tous.

C'est d'ailleurs de ce côté-là qu'attaque Alain Juppé dans sa tentative de renverser la vapeur en vue de dimanche. Lundi soir, il dénonçait la vision "extrêmement traditionaliste" de son adversaire sur les questions de société. Mardi, il a ouvert un coin en rappelant l'opposition de François Fillon à l'IVG "à titre personnel" et lui demandant "une clarification" sur ce point. Au passage, le maire de Bordeaux a aussi fait valoir qu'il se sentait "plus proche de la parole du Pape François que de la Manif pour tous".

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