Entre Jean-Luc Mélenchon et les journalistes, ce n'est pas franchement le grand amour (voir ici , ici ou ici ). Mais l'ancien candidat à la présidentielle peut très bien défendre un représentant de la presse lorsque celui-ci voit ses propos interprétés par un parti politique. C'est exactement ce qu'il fait ce vendredi 18 décembre, sur BFMTV.
L'ancien leader du Front de gauche commente la polémique de la semaine : la diffusion par Marine Le Pen de photos d'exécutions perpétrées par Daech . Ces tweets se voulaient une réponse à Jean-Jacques Bourdin qui avait soi-disant comparé le FN à l'organisation terroriste. Ce qui est faux . "Vous n'avez pas dit ce qu'elle dit, ce n'est pas vrai", commence Jean-Luc Mélenchon. Et s'il admet que Marine Le Pen "puisse se sentir offensée sur le plan humain", il dénonce largement la réplique de la présidente du FN.
Il dit :
"À ce moment-là, elle ne doit pas à son tour manquer d'humanité à ce point. Il y a chez cette femme quelque chose de glacé, de froid. Comment elle peut imaginer qu'on expose le corps d'un supplicié et elle oublie que ce supplicié a une épouse, des parents, peut-être des enfants. Elle n'y pense pas. Il y a une manière un peu inhumaine de se comporter, en faisant croire qu'elle se sent humainement offensée.
"
Et Jean-Luc Mélenchon de critiquer la défense de Wallerand de Saint Just qui, vendredi sur France Info , a expliqué que la président du FN était "en état de légitime défense". "Elle a le droit de vous dire : 'Bourdin vous exagérez'. Mais pas ça ! Pas montrer des cadavres", commente-il.
L'eurodéputé prend ensuite un exemple à lui, histoire de montrer que, s'il peut être très violent parfois envers des journalistes, il ne tombe pas dans l'inhumanité :
"Je n'ai pas montré des défilés de nazis quand on m'a comparé à elle. Je vous signale que l'abject dessinateur Plantu m'a représenté avec un uniforme de SS en train de lire les textes de madame Le Pen. Je n'ai pas représenté, derrière, des chambres à gaz. C'est abominable.
"
Le dessin de Plantu, publié en 2011 dans L'Express, le voici :
Il conclut en interpellant directement Marine Le Pen. "On ne montre pas des photos de cadavres. Ce n'est pas une méthode. Même si on n'aime pas monsieur Bourdin, on peut parler avec lui. La preuve", termine Jean-Luc Mélenchon.