Jean-Marc Ayrault fait remarquer que les "couacs" persistent sous l'autorité de Manuel Valls

Publié à 08h58, le 21 février 2016 , Modifié à 17h04, le 21 février 2016

Jean-Marc Ayrault fait remarquer que les "couacs" persistent sous l'autorité de Manuel Valls
© KENZO TRIBOUILLARD / AFP

JDÇJDR - Les désormais célèbres "couacs" ont marqué le passage de Jean-Marc Ayrault à Matignon. Ces nombreuses prises de positions de ministres contradictoires avec la ligne de l'exécutif ont donné du Premier ministre d'alors l'image d'un chef de gouvernement ne sachant pas tenir ses troupes. Et avec Manuel Valls, cela devait cesser. Or, s'il fait souvent preuve d'autorité, l'actuel Premier ministre n'en a pas pour autant terminé avec ces désaccords affichés en place publique et autres déclarations polémiques. Et Jean-Marc Ayrault ne se prive pas de le faire remarquer. 

C'est dans un livre à paraître, Les gourous de la com' dérapent (Fayard), et dont Le JDD livre quelques courts extraits dimanche 21 février, que celui qui est récemment revenu au gouvernement fait cette observation. Des propos tenus avant sa nomination au ministère des Affaires étrangères, dans lesquels il critique son successeur à Matignon, avec qui les relations ont été *un brin* compliquées.

"[Manuel Valls] s'exprime apparemment beaucoup plus que moi mais que va-t-il en rester ?", s'interroge ainsi Jean-Marc Ayrault, visiblement très dubitatif quant à l'efficacité de la communication primoministérielle tous azimuts. Et de souligner les multiples provocations et autres sorties de routes d'Emmanuel Macron :

 

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Les journalistes n'appellent plus ça des 'couacs' mais, de fait, c'est la même chose.

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Ou comment renvoyer à son successeur l'une des principales critiques qui lui étaient adressées... Voilà qui devrait attirer l'attention de Manuel Valls qui, tout comme François Hollande, a fait de la "cohérence" de son gouvernement une priorité absolue. Ce qui pourrait s'avérer compliqué tant, outre l'iconoclaste ministre de l'Économie, certains membres du gouvernement ne partagent pas toutes les vues et orientations du président et du Premier ministre.

En mars 2015, dans un documentaire réalisé par sa fille, Jean-Marc Ayrault revenait sur les raisons pour lesquelles, selon lui, ces fameux "couacs" s'étaient multipliés durant son passage à Matignon. Il identifiait trois facteurs principaux : une situation issue de la primaire de 2011 qui plaçait "tout le monde à égalité au gouvernement" ; la communication directe entre François Hollande et ses ministres par SMS, quitte à court-circuiter le premier d'entre eux ; les médias qui mettent "beaucoup de pression" sur les membres du gouvernement pour "commenter l'actualité". Il ajoutait :

 

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C’est pas un problème de Premier ministre ou d’autorité du Premier ministre mais plus un problème de comportement individuel des ministres.

 

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La preuve, ça continue sous Manuel Valls...

[Edit 17h]

Et pas plus tard que tout de suite puisque, tous deux invités d'interviews dominicales ce 21 février, Jean-Marc Ayrault et Ségolène Royal ont affiché leurs divergences au sujet du référendum local pour la construction de l'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes.



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