Le 17 juillet 2012, Cécile Duflot est ministre du Logement du premier gouvernement Ayrault. Le quinquennat Hollande n’en est qu’à ses balbutiements. Comme chaque mardi, elle siège sur le banc des ministres aux questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Interpellée par le député centriste Jean-Christophe Fromantin, l’ex-patronne d’EELV se lève pour répondre à l’élu de Neuilly sur l’avenir du Grand Paris. Mais ce sont surtout les huées d’une partie des députés de la droite qui sont remarquées. L’objet de leur réaction machiste : la robe à fleurs de Cécile Duflot.
Plus de quatre ans plus tard, ce vendredi 18 novembre, celle qui est désormais députée EELV de Paris annonce sur Twitter que cette *célèbre* robe va être exposée au musée des Arts décoratifs.
La chocolaterie c'est fini et... ma robe est partie au musée ;) voilà, cette page là est tournée.... il reste la suite de l'histoire... pic.twitter.com/fFl4W2ZxUr
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 18 novembre 2016
"Ni la robe ni moi ne lui imaginions un tel destin", poursuit ensuite Cécile Duflot, défaite au premier tour de la primaire de son parti pour l’investiture présidentielle (remportée par Yannick Jadot). Elle ajoute :
"Cette idée n’est pas de moi. J’ai un peu cru à une blague à la réception du courrier de demande :)
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"Comme c'est une robe d'été, je leur ai répondu qu'ils pouvaient la garder pour cet hiver. Je la récupérerai peut-être quand l'expo sera finie mais elle ne m'appartient plus vraiment, c'est le symbole du sexisme en politique désormais", explique Cécile Duflot à France 3 Île-de-France .
Cette robe blanche et bleue (sans illusion d’optique ) fera donc partie des "œuvres" présentées à l’exposition "Tenue correcte exigée, quand le vêtement fait scandale" (du 1er décembre au 23 avril 2017). Sur son site, le musée des Arts décoratifs explique que l’expo "invite à revisiter les scandales qui ont présidé les grands tournants de l’histoire de la mode du XIVe siècle à nos jours".
"Cette exposition originale et inattendue propose d’explorer à l’appui de plus de 400 vêtements et accessoires, portraits, caricatures et petits objets, les prises de libertés et les infractions faites à la norme vestimentaire, aux codes et aux valeurs morales. Robe volante, pantalon féminin, jupe pour homme, smoking pour femme, mini-jupe, baggy, ou blue jeans, devenus emblématiques, ont tous marqué une rupture, provoquant à leur apparition de virulentes critiques, voire des interdictions.
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"On se souvient du costume signé Thierry Mugler avec son col Mao, porté par Jack Lang en 1985 à l’Assemblée nationale ou, plus récemment, la robe à fleurs de Cécile Duflot qui lui a valu d’être sifflée par des députés", ajoute encore le site du musée.
Les siffleurs de la robe, balancés par Libé, étaient alors les députés Patrick Balkany et Lucien Degauchy . "Nous n'avons pas hué ni sifflé Cécile Duflot, nous avons admiré", avait réagi le député-maire de Levallois.
Cette attitude machiste avait été alors dénoncée par EELV, pendant les questions au gouvernement via Barbara Pompili , alors coprésidente du groupe écolo, puis dans un communiqué dénonçant un "paternalisme lubrique" .
Pour revoir la réaction des députés UMP face à Cécile Duflot, c’est ici :