Elle est sénatrice EELV et avait été pressentie, en octobre, pour intégrer les listes de la droite en vue des régionales en Île-de-France. Son entourage avait démenti cette information, sans pour autant contester sa proximité avec Valérie Pécresse. Mais cette fois, dans l'entre-deux-tours, Leila Aïchi a bel et bien décidé de soutenir Valérie Pécresse plutôt que Claude Bartolone. Ce ralliement à la tête de liste LR-UDI-MoDem, plutôt qu'au candidat d'union PS-EELV-FDG, lui vaut sans surprise une suspension de son parti, comme le révèle Le Parisien mercredi 9 décembre.
Le quotidien publie en effet la lettre adressée par Europe Écologie - Les Verts à l'élue de Paris. Le parti lui signifie sa "faute grave" et, par conséquent, son "exclusion temporaire". Les deux co-secrétaires régionaux d'Île-de-France écrivent :
"[Votre soutien à Valérie Pécresse] va à l’encontre de la campagne menée par Europe Écologie - Les Verts, et des décisions prises par le Conseil Politique Régional. Conformément aux statuts et au règlement intérieur, le Bureau exécutif régional a pris la décision de suspendre (exclusion temporaire) votre adhésion pour faute grave, dans l’attente d’une prochaine réunion du CPR, dans un délai de 30 jours, qui pourra prononcer une exclusion temporaire ou définitive du parti Europe Écologie - Les Verts.
"
Mardi, on apprenait en effet que Leila Aïchi allait publiquement se rallier à la candidature de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, en participant à l'un de ses meetings mercredi puis à un déplacement de terrain jeudi. Son entourage justifiait sa démarche auprès de publicsénat.fr :
"Est-ce que les écologistes de droite sont moins influents ? Quand on voit comment les écolos ont été traités à gauche… Sa famille, c’est l’écologie.
"
Également interrogé par le site de la chaîne parlementaire, le numéro 2 d'EELV David Cormand indiquait déjà que la sénatrice serait vraisemblablement exclue.
En octobre, Le Figaro annonçait que Leila Aïchi rejoignait les listes de Valérie Pécresse. Ses proches avaient ensuite expliqué au Huffington Post qu'il s'agissait d'une "manip' interne", alors que le groupe EELV au Sénat était au bord de l'implosion autour de la question de sa présidence (réglée depuis).
Reste à savoir si, suite à l'officialisation de son ralliement, la sénatrice sera également évincée du groupe écolo au Palais du Luxembourg. Celui-ci ne compte que 10 membres, soit le nombre minimal requis. Toute exclusion signifierait donc sa disparition pure et simple, ce qui avait d'ailleurs aggravé le psychodrame de la présidence, quatre sénateurs verts réclamant la démission de Jean-Vincent Placé.
Dans son communiqué, EELV ne fait pas mention de cette situation. David Cormand, lui, rappelait à publicsenat.fr que Leila Aïchi avait été élue grâce aux voix "des grands électeurs socialistes et écologistes".
Cité par Le Parisien ce mercredi, le sénateur PS Luc Carvounas, directeur campagne de Claude Bartolone, ne voit pourtant pas d'autre solution que de la virer du groupe :
"Valérie Pécresse s'appuie sur une transfuge, c'est son problème. C'est aussi le problème des écologistes, car il va falloir prendre une décision de l'exclure du groupe écologiste au Sénat, elle n'a plus rien à avoir avec la gauche au Sénat...
"