Il y avait eu Arcelor-Mittal en 2012. Il y a donc Whirlpool en 2017 . Alors qu'Emmanuel Macron rencontre une intersyndicale l'usine d'Amiens menacée de fermeture, Marine Le Pen a pris tout le monde au dépourvu en débarquant sur le site même de l'usine.
Le gros coup de com' fonctionne à merveille. Devant les caméras – et les salariés de Whirlpool - la candidate du FN a donc vanté son programme, arguant qu'il fallait faire, selon elle, du "patriotisme économique" et du "protectionnisme intelligent". Elle ajoute :
"Je suis ici à ma place, exactement là où je dois être, au milieu des salariés de Whirlpool, au milieu de ces salariés qui résistent à cette mondialisation sauvage, à ce modèle économique qui est honteux. Je ne suis pas en train de manger des petits fours avec quelques représentants qui en réalité ne représentent qu'eux-mêmes.
"
À voir ci-dessous en vidéo :
Visite surprise de M.Le Pen chez Whirlpool : "Quand j'ai appris que Macron n'entendait pas rencontrer les salariés(...)j'ai décidé de venir" pic.twitter.com/DdKffS3XQz
— BFMTV (@BFMTV) 26 avril 2017
On s'en serait douté mais la vision qu'a Marine Le Pen de l'intersyndicale est loin d'être bonne. Pour elle, cette rencontre entre Macron et l'intersyndicale à la Chambre de commerce et le refus du candidat d'En Marche ! de venir sur le site de l'usine est "une preuve de tellement de mépris à l'égard de ce que vivent les salariés Whirlpool. Elle poursuit :
"J'ai décidé de quitter mon conseil stratégique et de venir vous voir.
"
Emmanuel Macron réagit immédiatement. Pour lui, la tactique est claire. Il lance :
"Madame Le Pen va haranguer des militants politiques sur un parking.
"
Le candidat est allé sur le site de Whirlpool dans l'après-midi. Après s'être entretenu avec l'intersyndicale, il a rejoint les salariés par qui il a été accueilli par des sifflets, des huées et des "Marine présidente !", l'empêchant de clairement s'exprimer. Mais les deux camps ont ensuite eu un dialogue virile mais correct ™ de plus de 40 minutes, Emmanuel Macron tentant de dérouler ses propositions devant des salariés remontés mais dont une partie a fini par le remercier d'être venu et par lui serrer la main.
Le 6 avril, sur le plateau de L'Émission politique, le candidat d'En Marche ! avait expliqué à François Ruffin, qui lui proposait de venir sur le site de l'usine Whirlpool d'Amiens, qu'il refusait d'instrumentaliser le sort des salariés . "Mon silence, ce n’est pas une indifférence. Mon silence, c’est de ne pas manipuler des situations", avait-il déclaré, ajoutant qu'il ne comptait pas "aller sur un camion" comme François Hollande en 2012 pour dire qu’avec lui "ça ne fermera pas". "On sait que ce n’est pas vrai", avait-il conclu.
[EDIT 15h23] Ajout visite de Macron à Whirlpool