Le multiplex politique du 29 novembre avec Royal, Macron, Fillon, Cambadélis, Duflot et Hidalgo

Publié à 10h10, le 29 novembre 2015 , Modifié à 19h28, le 29 novembre 2015

Le multiplex politique du 29 novembre avec Royal, Macron, Fillon, Cambadélis, Duflot et Hidalgo
© Montage le Lab via AFP

#MultiplexPolitique – C’est dimanche, et comme chaque dimanche, c’est multiplex politique. Tout au long de la journée et des interviews politiques dominicales, le Lab se plie en quatre, voire plus, pour vous proposer ses morceaux choisis de ces rendez-vous.

Au programme de ce 29 novembre : Ségolène Royal, Emmanuel Macron, François Fillon, Jean-Christophe Cambadélis, Cécile Duflot et Anne Hidalgo.

  • Deuxième partie

>> Anne Hidalgo dans BFM Politique sur BFM TV

#INDIGNE

Anne Hidalgo a utilisé les mêmes mots que Manuel Valls, trouvant les débordements place de la République ce dimanche "indignes". "C’est totalement indigne", lance la maire PS de Paris avant d’ajouter :

 

"

La place de la République est devenue un lieu de recueillement pacifique et digne. Et de voir un groupe de gens, qui n’ont rien à voir avec la préoccupation écologiste, je trouve ça indigne. Je considère que les forces de l’ordre ont fait leur travail.

"

 

 

>> Cécile Duflot dans C Politique sur France 5

#RÉPUBLIQUE

Le rassemblement pacifiste organisé par certaines associations ce dimanche (malgré son interdiction), en vue de la COP 21, a dégénéré. Des échauffourées ont opposé "casseurs" et forces de l’ordre et la droite a aussitôt dénoncé le manque d'autorité du gouvernement.  Cécile Duflot, elle aussi, déplore ces affrontements. "Ça, c’est une catastrophe", peste-t-elle, condamnant "des voyous qui jettent des projectiles sur les forces de l’ordre". Elle poursuit :

"

Ils n’ont rien à voir avec l’écologie ou la Cop 21. Des casseurs, il y en a à toutes les manifs. Je pense aux milliers de personnes qui ont fait une chaine humaine et se sont mobilisés. On mélange beaucoup de choses. On essaye de caricaturer et de salir l’image des écologistes. Il y a quelques violents, déconnectés des questions écolos, et quelques gens radicaux. Mais l’écologie est non-violente.

"

Et de s’interroger sur l’interdiction de ces manifestations qui a favorisé ces débordements :

"

Sans doute si la manifestation avait été autorisée, il y aurait eu des dizaines de milliers de personnes pacifistes. Je pensais que ce n’était pas une bonne idée de l’interdire. Une manif interdite, c’est toujours plus risqué. Quand on autorise le marathon à La Rochelle et qu’on interdit la marche pour la COP 21, c’est contradictoire.

"

Des propos auxquels adhère Denis Baupin :

  • Première partie

>> François Fillon dans 12/13 Dimanche sur France 3



#ARCHIVES

François Fillon avait été remarqué en 2013 pour avoir critiqué la position de François Hollande sur la Syrie devant Vladimir Poutine lors d’une conférence internationale tout en ayant commencé son intervention par un "Mon cher Vladimir". Alors, quand François Hollande tutoie Vladimir Poutine lors de leur rencontre du 26 novembre, l’ancien Premier ministre prend le soin de rappeler à quel point il avait été vilipendé à l’époque :

 

"

J’ai entendu François Hollande à l’instant tutoyer Vladimir Poutine. Je me souviens de l’avalanche de critiques qui m’est tombé dessus lorsque j’avais dit 'Mon cher Vladimir' dans une conférence internationale d’il y a plus d’un an où je souhaitais déjà la construction d’une alliance avec la Russie pour vaincre l’EI.

"

>> Jean-Christophe Cambadélis, Le Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro



 

#REALPOLITIK

Parmi les mesures sécuritaires annoncées par François Hollande après les attentats du 13 novembre pour combattre le terroriste figure la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux. Et même s’ils sont nés en France. Une mesure reprise à la droite et à l’extrême droite , concession symbolique à l'extrême droite  comme l'avait souligné le député PS Pascal Cherki, qui "gêne" Jean-Christophe Cambadélis mais que le Premier secrétaire du PS "comprend". Oui, il le comprend car selon lui c’était une condition sine qua non pour que Les Républicains adhèrent à l’union nationale sur ces mesures prises pour la sécurité des Français.

Et le patron du PS d’expliquer :

"

C’est une inflexion importante dont je pense qu’elle ne répond pas obligatoirement au problème. Mais moi je suis pour l’union nationale. Je ne pense pas que cette mesure permette de bloquer les terroristes. Je suis gêné mais je sais que c’est une condition fixée par les Républicains pour qu’il y ait l’union nationale. La droite, aujourd’hui, est dans l’union nationale et fixe des conditions. On est obligé de le prendre en compte. François Hollande a essayé de rassembler tous les points de vue. Ça ne règle pas le problème mais je conçois que des hommes de droite voire d’extrême droite posent la question. Si je veux rassembler l’ensemble des Français, il faut aussi rassembler des gens qui ne sont pas d’accord avec moi.

"

#AIE CONFIANCE

"Les sondages ne mesurent pas le vote frontiste. Ils mesurent la peur", affirme Jean-Christophe Cambadélis pour qui, il y a, "en France, un parti de la peur". Bien évidemment, le patron du PS vise le Front naitonal de Marine Le Pen. Mais le député PS de Paris garde confiance à une semaine du premier tour des élections régionales et "pense que les Français vont aller voter massivement". Et de leur envoyer ce message de confiance via une rapide anaphore :

"

Je leur dis ‘ayez confiance’. Ayez confiance dans la République, ayez confiance dans la France, ayez confiance dans les Français, ayez confiance dans vos valeurs. Et ne vous réfugiez pas dans un vote de peur.

"

"Je continue à dire qu'il (le FN) est surcoté, ce qu'on mesure c'est le parti de la peur", a ajouté le dirigeant socialiste, relevant que "les mêmes sondeurs disent que le PS va l'emporter dans cinq régions" sur treize les 6 et 13 décembre. Selon lui, à l'instar de Ségolène Royal , "il y a une fascination", notamment de la part des médias, au sujet de "la victoire possible du Front national".

Au Lab, cette tirade nous a fait penser à ça :

 

>> Emmanuel Macron dans le Supplément de Canal +



 

#VOST

C'est la fameuse phrase d'Emmanuel Macron qui a suscité la polémique jusque dans son propre camp. L'État français a-t-il une une "responsabilité" dans le "terreau" sur lequel le djihadisme a pu prospérer ? Interrogé sur cette phrase, le ministre de l'Économie sous-titre son propos :

"

Il ne s’agit en aucun cas de s’auto-flageller. Moi, je ne suis pas du tout de ceux-là, et cela n’a aucun sens. Mais le devoir de tout responsable politique, c’est de comprendre, d’expliquer. Pas pour excuser, pour ne pas que cela se reproduise.

"

Expliquant que certains de ces jeunes sont "nés en France", il s'en prend à "l'hydre morbide" du djihadisme français avant d'expliquer que "nous avons raté quelque chose". "Nous ?" le relance le journaliste. Et Emmanuel Macron de répondre :

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Les élites, pas la société civile, les élites qui ont une responsabilité.  Mais, il faut bien le dire, la République, ses principes, la laïcité, la force d’intégration républicaine dont je parle, elle ne doit accepter aucun compromis sur le territoire. Et parfois, on l’a accepté, on a laissé les choses se faire.



Et, en même temps, elle doit donner une place à chacun, c’est ça la fraternité. On a laissé s’installer de l’exclusion. Je dis pas qu’elle explique, je dis qu’elle est là.

"

#LAROUSSE

Emmanuel Macron a tellement provoqué de remous à gauche depuis son arrivée au gouvernement que certains termes portent déjà son nom.

Le premier, c’est la "macronite", sorte de maladie libérale inventée par le Front de gauche. Le second, c’est le "macronisme", sorte de courant de pensée de gauche libérale impulsée par le ministre lui-même. Interrogé sur ces deux termes, il semble quand même préférer le second :

"

J’ai peur d’être conflicté (sic) . D’un côté, c’est une maladie, de l’autre, c’est un espoir. Donc j’espère ne pas être une maladie, et je ferai tout pour faire bouger les lignes, briser les tabous et réussir à installer d’autres convictions. Je crois en la réussite. 

"

#MALADIE FRANÇAISE

"L’État ne peut pas tout". La phrase de Lionel Jospin, prononcée en 2000 face aux ouvriers de Michelin, avait suscité beaucoup de commentaires. Quinze ans plus tard, Emmanuel Macron reprend pourtant l’idée en expliquant que ceci est "une maladie française". Face à des journalistes qui l’interrogent sur le contenu de la loi Noé, par encore hyper explicité, il rétorque :

"

Vous pensez que les solutions viennent des politiques. C’est une maladie française. À la fois vous critiquez tout le temps les politique et vous faites votre job, mais je trouve que les journalistes ont un rapport névrotique avec les politiques. Ils sont fascinés par eux : 'c’est eux qui vont apporter les réponses à tous ces changements’ et, en même temps, dès qu’ils peuvent : (mimant des désaccords) 'ah oui mais ils disent pas pareil'.



C’est pas nous qui apportons des réponses.

"

Voilà qui a le mérite d’être clair.

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>> Ségolène Royal au Grand Rendez-Vous Europe 1, iTélé, Le Monde



 

>> À lire sur le Lab- VIDÉO – Ségolène Royal s’énerve contre les médias : "Vous faites la promotion du Front national"

>> À lire sur Europe1.fr : - Royal : "La gauche avait abandonné les symboles nationaux au FN"

#Paix et écologie

Ségolène Royal est invitée notamment pour évoquer la Cop 21 qui s’ouvre ce 29 novembre. Une conférence avec 195 pays participants pour un accord climatique que beaucoup (dont François Hollande) veulent contraignant. Interrogée sur la portée symbolique de cette conférence, deux semaines après les attentats du 13 novembre à Paris, la ministre de l’Écologie réfute tout lien entre les deux. En l'établissant finalement. Elle explique :

"

Il ne faut surtout pas mélanger les deux, ce n’est pas un sommet sur le terrorisme. Mais, en même temps, il y a un lien commun entre le fait de relever le défi climatique et l’autre. C’est que, au fond, c’est le plus grand sommet sur la paix jamais réuni.



Pourquoi ? Parce que, comme vous venez de le dire, il y a un lien très étroit entre le dérèglement climatique et la déstabilisation des communautés villageoises, des pays, des continents et par conséquent le combat est le même. C’est celui pour la paix.

"

#No drama

La ministre de l'Écologie doit justifier l'assignation à résidence imposée à certains militants écologistes, juste avant la COP 21, dans le cadre de l'état d'urgence. Elle demande notamment de ne "pas dramatiser" ces mesures. Elle explique :

"

Il faut être vigilant à l’égard de tout le monde. Quelles que soient les causes qui sont défendues. Ils pouvaient l’être. Si cela a été fait, c’est que ça devait l’être. 

"

Expliquant que les ONG ont été reçues par François Hollande dans le cadre d'un "très bon débat de fond", elle poursuit :

"

Ne dramatisons pas non plus.

"

#Message à Macron

Décidément, Emmanuel Macron doit avoir les oreilles qui sifflent en ce dimanche 29 novembre. Après la sortie de Jean-Christophe Cambadélis à son égard, c'est Ségolène Royal qui s'oppose au ministre de l'Économie après sa phrase sur la responsabilité de l'État français dans le "terreau" du djihadisme. Interrogée pour savoir si elle partage cette analyse, la ministre de l'Écologie répond clairement :

"

Je suis en total désaccord avec cette affirmation. Je considère qu’on a pas, en plus de ces attaques, à culpabiliser. Je crois qu’il ne faut absolument pas tenir ces propos. [...] Mais non, il ne faut pas chercher des explications.

"

Elle termine son explication en expliquant qu'il n'est "pas question de culpabiliser la République française". La phrase d'Emmanuel Macron lui avait valu une réponse à distance de Manuel Valls expliquant qu'il ne fallait pas "chercher d'excuses" aux terroristes et avait provoqué une demande d'explication du patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis. 

 

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