Il était l’un des initiateurs de la primaire PS de 2011 qui a permis à François Hollande d’accéder à l’Elysée en 2012. Et, depuis qu’il s’est mis en retrait de la vie politique et qu’il envoie des "cartes postales" pour préparer son retour, Arnaud Montebourg ne jure que par la nécessité d’une primaire à gauche pour éviter un nouveau 21 avril.
Ce week-end, il a, en partie, été exaucé. Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, a surpris tout son monde, avec l’aval de François Hollande, pour lancer et organiser une primaire de "la Belle Alliance populaire" en janvier 2017 . Avec ou sans François Hollande. Arnaud Montebourg, dont les velléités présidentielles ne sont un secret pour personne, y participera-t-il ?
"C’est une hypothèse parfaitement plausible. (…) C’est une hypothèse réaliste", répond-il ce lundi 20 juin sur Europe 1 . L’ancien ministre du Redressement productif émet néanmoins ses conditions et formule une sorte de "oui mais…" à la primaire initiée par le PS :
"Mais j’ai encore des questions à poser. Si c’est une primaire des citoyens, que tous les français peuvent venir, pas simplement ceux qui ont une carte ou se reconnaissent dans tel ou tel appareil, ça doit être une primaire sur la base des listes électorales. Ça doit être une primaire citoyenne, et non pas la primaire des gens qui soutiennent le gouvernement.
"
Si tel est le cas, Arnaud Montebourg sera bien sur la ligne de départ, avec l’espoir de fédérer autour de lui les frondeurs et une aile gauche du PS désabusée par le couple exécutif Hollande-Valls. "Face à François Hollande, je suis entièrement déterminé à proposer un projet alternatif. La primaire est l’occasion de faire ces propositions originales, créatives et innovantes", insiste encore l’ancien patron de Bercy démissionné du gouvernement par Manuel Valls au crépuscule du mois d’août 2014.
En revanche, si la primaire n’était pas assez ouverte et citoyenne à son goût et que le PS tentait de la verrouiller, à l’instar de personnalités de l’opposition face à la primaire de la droite (Henri Guaino, MAM…), Arnaud Montebourg formule à nouveau la menace de court-circuiter ce processus de désignation interne . Et de se lancer en solo dans la course à l’Elysée :
"S’il y a une primaire réduite, sur mesure, enfermée, je ferai usage de ma liberté. Tout ce qu’on dit doit être suivi d’actes.
"
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