Au cas où vous auriez encore des doutes, l’unité nationale post-attentats du 13 novembre a volé en éclat. Après des questions au gouvernement houleuses qui ont offert un lamentable spectacle, Patrick Balkany a estimé que le gouvernement avait des morts "sur la conscience" . Le tout après avoir bâillonné l’opposition lors de l’hommage rendu aux victimes au conseil municipal de Levallois-Perret.
En conséquence, le Parti socialiste des Hauts-de-Seine a publié ce mercredi 18 novembre un communiqué condamnant les propos de Patrick Balkany , demandant, en le sous-entendant fortement, la démission du député-maire LR de l’Assemblée nationale. Ils écrivent ainsi :
"C’est sans doute trop demander à ce monsieur que de s’interroger sur sa conscience et ses agissements. Pourtant, le bon sens devrait l’amener à prendre ses responsabilités et se rendre à l’évidence que sa place n’est plus au sein de la représentation nationale.
"
Et d’ajouter, en référence aux démêlés judiciaires du parlementaire LR qui est mis en examen pour fraude fiscale :
"Cela lui permettrait de se consacrer pleinement à la préparation de la défense des affaires en tous genres qui l’amèneront, sans aucun doute à trouver sa juste place dans la société.
"
Rappelant que l’édile, proche de Nicolas Sarkozy, avait "entaché le moment de recueillement au sein de son propre conseil municipal", le PS 92 dénonce ainsi "l’indécence" de "constater que le député de la droite extrême, Patrick Balkany, se permette de vociférer que le "gouvernement a des morts sur la conscience" en pleine séance des questions au gouvernement".
Interrogé mardi par le trublion de Canal+ Cyrile Eldin, Patrick Balkany avait en effet lancé :
"Monsieur Cazeneuve a une très grosse responsabilité, le Premier ministre aussi, les renseignements avaient la preuve puisqu'ils ont fait des perquisitions le lendemain. Donc ils avaient la preuve, donc ils n'ont pas fait le boulot, donc les morts, ils les ont sur la conscience.
"
Le 27 octobre, comme le révélait Mediapart , un ancien adjoint LR au maire de Levallois demandait à Nicolas Sarkozy de virer Patrick Balkany de Les Républicains . "Les socialistes eux-mêmes n’ont pas failli sur le sort d’un Jérôme Cahuzac ou d’un Thomas Thévenoud", soulignait-il malicieusement.
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