Le socialiste pro-Macron Gérard Collomb évoque tous ces "gens qui ont été exclus du PS et qui y sont encore"

Publié à 09h25, le 15 février 2017 , Modifié à 09h37, le 15 février 2017

Le socialiste pro-Macron Gérard Collomb évoque tous ces "gens qui ont été exclus du PS et qui y sont encore"
Qui s'en fout des menaces d'exclusion ? gérard Collomb © AFP

Le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis l'a dit et répété : les élus socialistes qui soutiendront officiellement Emmanuel macron et non Benoît Hamon (candidat désigné par la primaire organisée par le parti) pour la présidentielle ne pourront pas rester encartés - et ne pourront pas non plus bénéficier d'une investiture de Solférino pour les législatives. Gérard Collomb fait évidemment partie des principaux intéressés, lui qui fait campagne pour le leader d'En marche ! depuis longtemps déjà. Seulement, il ne croit pas trop à ces histoires d'excommunication politique.

Sur Franceinfo: mercredi 15 février, le sénateur-maire PS de Lyon est interrogé sur ces menaces d'exclusion. Et sa première réaction est la suivante :

 

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Oui, c'est possible. Moi je connais beaucoup de gens qui ont été exclus du Parti socialiste, qui y sont toujours. [...] Je suis au Parti socialiste depuis les années 69-70, je l'ai même créé, ce parti. Donc je l'aime. Donc ça me ferait évidement quelque chose d'en être exclu demain. Mais je ne pense pas que cela puisse être une décision des dirigeants du Parti socialiste.

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Il ne craint donc pas trop de se faire virer pour cause de dissidence et, même si cela devait arriver, il semble considérer qu'il pourrait tout à fait conserver sa carte d'adhérent malgré tout. Trollesque et provocateur à souhait.

Au lendemain de la victoire à la primaire de Benoît Hamon, de nombreux cadres socialistes craignaient une hémorragie de leurs troupes vers Emmanuel Macron. Celle-ci s'est révélée bien moindre qu'annoncée, seule une dizaine d'élus ayant franchi le rubicond. Et même du côté de l'aile gauche du parti, on ne réclamait pas de sanction pour ces *frondeurs* d'un autre type.

Fin janvier, le député aubryiste Jean-Marc Germain expliquait ainsi au Lab : "Ma position, c'est qu'on ne se comporte pas comme certains se sont comportés avec les frondeurs, par la menace de sanctions. Je ne souhaite vraiment pas qu'on fasse une chasse aux sorcières, ça n'a pas de sens." Il estimait en revanche que "quand on soutient un candidat hors du parti, on se met en retrait soi-même du PS". Le secrétaire d’Etat chargé du Développement et de la Francophonie Jean-Marie Le Guen avait lui aussi plaidé pour la tolérance vis-à-vis des socialistes macronistes, dont il n'est pas exclu qu'il fasse partie.

De son côté, Gérard Collomb estime que le débat ne porte pas sur ces questions de cuisine partisane, mais sur "l'avenir de la France" :

 

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Le problème, il est pas là, on voit bien que ça dépasse les chicayas de partis. Aujourd'hui, notre pays se trouve dans de grandes difficultés. On voit bien le taux de chômage, [...] la fracture sociale qui existe dans notre pays. Tout le reste, permettez-moi de dire que c'est secondaire. Moi ce qui m'intéresse, c'est l'avenir de la France.

"

Quitte à se faire virer du PS (mais à en rester membre).

Du rab sur le Lab

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