Les lieutenants de Valls se désolidarisent des propos de Boutih contre Hamon, "en résonance avec une frange islamo-gauchiste"

Publié à 18h05, le 25 janvier 2017 , Modifié à 18h05, le 25 janvier 2017

Les lieutenants de Valls se désolidarisent des propos de Boutih contre Hamon, "en résonance avec une frange islamo-gauchiste"
Didier Guillaume, directeur de campagne de Manuel Valls. © AFP

"Benoît Hamon est en résonance avec une frange islamo-gauchiste." Cette lourde saillie, signée du vallsiste Malek Boutih pour enfoncer le clou de l’angle d’attaque "communautarisme" contre Benoît Hamon, n’a pas été du goût de tous les lieutenants de Manuel Valls.

Si Benoît Hamon a menacé de saisir la haute autorité à la suite de cette violente salve contre lui et ses supposés "accommodements" avec l’islamisme, ils sont plusieurs autour de l’ancien Premier ministre à condamner ces propos. "Islamo-gauchistes, moi, ce ne sont pas mes mots", a déclaré au Monde de ce mercredi 25 janvier le porte-parole de manuel Valls et ex-aubryste, Olivier Dussopt.

Directeur de campagne de l’ancien hôte de Matignon, Didier Guilluame recadre lui-aussi de fondateur de SOS Racisme. "Malek Boutih est le seul à avoir utilisé ces mots", plaide-t-il, assurant que cette déclaration n’engage pas son candidat. Il poursuit :

"

Manuel Valls n’emploie pas les mêmes termes et la seule chose qui compte, c’est ce que dit Manuel Valls.

"

Des propos que Manuel Valls a pourtant lui-même justifié ce mercredi. "Malek Boutih a raison de pointer les ambiguïtés, ce qui se passe dans un certain nombre de quartiers, la radicalisation contre laquelle certains n'ont pas pris suffisamment conscience. Ce débat, il est aussi au cœur de notre société et il faut donc l'aborder franchement, tranquillement, sereinement, dans le respect des personnes mais avec beaucoup de détermination", a ajouté celui qui est redevenu député PS d’Evry.

"L’entre-deux tours ne peut pas servir à Malek Boutih pour régler ses comptes avec des maires de banlieue. L’islamo-gauchisme n’est pas dans les rangs du Parti socialiste, il est à l’extrême gauche. Benoît Hamon n’est pas mon ennemi, il est membre du PS comme moi", a tenté d’apaiser un autre lieutenant vallsiste, le sénateur Luc Carvounas.

Il n’empêche que le climat est houleux entre les deux finalistes de la primaire de la Belle Alliance Populaire. A tel point que Jean-Christophe Cambadélis a dû se fendre, ce mercredi à quelques heures du débat d’entre-deux-tours, d’une lettre appelant les deux impétrants à l’apaisement . Et c’est pas gagné.

A LIRE AUSSI SUR LE LAB :

> Attaqué sur son supposé communautarisme, Benoît Hamon contre-attaque sur l'absence de projet de Manuel Valls  

> Les soutiens de Manuel Valls sortent la sulfateuse contre Benoît Hamon  

Du rab sur le Lab

PlusPlus