#ONLR - La décision est tombée peu après 9 heures, mercredi 22 juin : la préfecture de police de Paris a finalement annoncé l'interdiction de la manifestation anti-loi Travail prévue jeudi à Paris, après des jours de polémique et de discussions entre gouvernement, syndicats et gauche de la gauche. Ces derniers, en cœur, ont aussitôt fait part de leur indignation devant cette interdiction d'une manifestation syndicale, la première sous la Ve République.
Dans la foulée, plusieurs partis de gauche ont annoncé maintenir leur manifestation malgré cette interdiction. Réunis place de la Bastille à Paris, des représentants du Parti de Gauche, du PCF, d'EELV ou encore du Front de Gauche ont donc décidé de braver cette décision, dans le but aussi de pousser le gouvernement à faire marche arrière. Dans le même temps, la CGT et FO, deux des syndicats qui appelaient à manifester, ont demandé à être reçus le plus rapidement possible par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Ils ont été reçus à 11 heures place Beauvau.
Éric Coquerel, coordinateur politique du PG, a d'abord fustigé sur France Info un "gouvernement de moins démocratique et qui fait de plus en plus de mal au pays", avant donc d'affirmer : "Nous manifesterons demain".
"Nous ne nous laisserons pas faire par ce gvt de pyromanes ! Nous manifesterons demain !" @ericcoquerel#LoiTravail#manif23juin
— Parti de Gauche (PG) (@LePG) 22 juin 2016
"Nous sommes place de la Bastille, place de la conquête des libertés publiques ! Le gouvernement doit reculer !" @ericcoquerel#manif23juin
— Parti de Gauche (PG) (@LePG) 22 juin 2016
S'exprimant sur BFMTV, Olivier Besancenot a clairement annoncé la couleur :
"On est chaud bouillant comme la braise pour manifester [jeudi].
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"Le gouvernement va trop loin", a jugé la figure du NPA et ancien candidat à la présidentielle, dénonçant "une insulte d'une violence politique extraordinaire adressée à des personnes qui depuis plus de trois mois résistent à la loi Travail". Et de réaffirmer :
"C'est le droit élémentaire à manifester qui est remis en cause, c'est absolument hallucinant.
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Selon lui, le gouvernement vient "d'envoyer un signal pour dire que dorénavant les manifestations syndicales n'auront plus cours". "Un gouvernement de droite n'aurait jamais fait ça, a-t-il affirmé. Il y aurait eu des déclarations comme ça de Nicolas Sarkozy, le Parti socialiste aurait été dans la rue."
David Cormand, nouveau patron d'EELV, a pour sa part confirmé qu'il "sera bien évidemment dans ce cortège" jeudi. "Il est irresponsable de jouer à la roulette russe avec un mouvement social qui est légitime", a-t-il prévenu. Citée par une journaliste du Monde, Cécile Duflot a elle aussi indiqué qu'elle serait présente à la manifestation de jeudi "si c'est la volonté des syndicats", précisant qu'elle le ferait "avec le mal de bide" :
Duflot indique que "si c'est c'est la volonté des syndicats",elle sera présente à la manif demain: "On ira avec le mal de bide"
— R_Besse_Desmoulieres (@raphaellebd) June 22, 2016
Du côté du Front de Gauche, Clémentine Autain a dit sur BFMTV être "révoltée". "Je n'imaginais pas qu'un gouvernement qui se dit de gauche puisse interdire une manifestation de la sorte". Et de fustiger "une attaque contre le droit du travail, une régression incroyable". Elle a ajouté :
"Ce gouvernement n'a pas de légitimité, pas de majorité parlementaire, il n'a pas non plus de majorité sociale et il fait face à une grande contestation. Le gouvernement agit par la force, avec autoritarisme et il remet en cause le droit de contester, notre droit fondamental en démocratie d'exprimer notre refus [...]. La distance prise avec l'histoire du mouvement ouvrier, la distance prise avec ce que sont les valeurs républicaines est tout simplement révoltante.
"