L'université d'été du PS à Nantes annulée pour cause de "menaces", annonce Cambadélis

Publié à 13h04, le 03 juillet 2016 , Modifié à 17h59, le 03 juillet 2016

L'université d'été du PS à Nantes annulée pour cause de "menaces", annonce Cambadélis

Le Parti socialiste devait tenir ses universités d'été à Nantes, du 26 au 28 août. Une petite révolution puisque, pour la première fois depuis 1993, cet événement de rentrée ne se tenait pas à La Rochelle. Mais il faudra finalement de la patience aux socialistes pour découvrir leur nouvel environnement estival. Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du PS, annonce en effet sur France 3 ce dimanche 3 juillet que la chose est annulée pour des raisons de sécurité.

Des violences ont eu lieu au cours des manifestations anti-loi Travail à Nantes ou Rennes, sans oublier la présence non loin de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes. "Camba" assure que l'événement avait fait l'objet de "menaces" de "violences" très claires. Il dit :

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Devant le risque de violences à Nantes ou dans tout autre endroit où se tiendrait l'université d'été de 'La Belle Alliance Populaire', il vaut mieux reporter ou suspendre l'université d'été. C'est ce que je ferai comme proposition aux membres de 'La Belle Alliance Populaire', de la reporter. [...]



On nous menaçait de violences sur nos militants, on nous menaçait de saccager l'ensemble de la ville et je ne peux pas avoir demandé à la CGT de suspendre ses manifestations au vu des violences et moi-même maintenir l'université.

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"On en discutera pour trouver une autre date qui permette de faire les choses avec plus de sérénité", assure-t-il encore, se disait "persuadé" que les choses tourneraient mal si la date initiale était maintenue. "Parce qu'on veut en découdre, c'est un des éléments de la situation politique actuelle, par la violence, en faisant en sorte que les réunions ne se tiennent plus ou ne se tiennent pas", dit-il.

> À lire : Université d'été du PS annulée : le patron d'EELV vous propose d'aller à celle de son parti

Les appels à perturber l'université du PS et de ses alliés s'étaient multipliés ces dernières semaines, conjonction de la protestation contre la construction de l'aéroport de Notre-Dames-des-Landes et de celle à la loi travail. Le 18 juin, un collectif d'opposants de diverses obédiences, dont des "zadistes" occupant la zone de construction du futur aéroport, s'est ainsi promis de "rendre impossible cette université d'été".

"Les idées fusent déjà, on projette des blocages, on imagine une occupation de la ville, une manif monstre, une université d’été du peuple avec des discussions et des ateliers", ont-ils écrit dans un communiqué publié le 22 juin sur Indymedia Nantes. Samedi, les organisations syndicales de Loire-Atlantique opposées à la loi El Khomri ont annoncé un projet d'"un grand meeting intersyndical" à Nantes le 26 août.

La maire PS de Nantes Johanna Roland a salué "une décision responsable" :

Le député PS Yann Galut (plus ou moins frondeur selon les textes), en revanche, a rapidement et vigoureusement réagi à cette annonce, estimant que cette annulation "montre l'état de rupture du gouvernement avec les Français" et invitant ses camarades socialistes à "réagir" :

Il a même publié un communiqué dans lequel il en rajoute une couche :

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Il s’agit également d’un signe supplémentaire du le refus de l’écoute des militants, dont certains ont probablement déjà réservé transports et hôtels, mais surtout — plus largement — du retrait du Parti socialiste de la sphère publique.



Les universités du Parti, moment de convivialité et d’échanges, sont depuis les années 1970 un moment phare de l’expression des socialistes. Cette annulation qui ne dit pas son nom, annoncée sans consultation et de manière honteuse, est un événement sans précédent. Cette annulation est un aveu de faiblesse de la part d’un gouvernement dont la politique divise notre pays.

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Quant à Éric Ciotti, il a allègrement trollé Cambadélis, sur le plateau du Grand Jury. "Je pense que Cambadélis craint surtout les violences internes à son parti", a ironisé le député LR et porte-flingue de l'opposition.

Le sénateur sarkozyste Roger Karoutchi y est lui aussi allé de sa petite provoc' de circonstance :





[BONUS TRACK] VIENS À LA MAISON

Dans un autre style, mais tout aussi trollesque, voici Philippe Saurel. Le maire de Montpellier a été exclu du PS après s'être présenté en candidat dissident aux municipales 2014, il fait depuis barrage aux socialistes à chaque élection (et gagne). Il est cependant resté très très proche de Manuel Valls. Réagissant à l'annonce de Jean-Christophe Cambadélis ce dimanche, il a formulé une contre-proposition :

Proposer d'héberger, en sa ville conquise aux dépens de du PS, le grand raoult socialiste annuel en même temps que celui (tout nouveau) des amis de Martine Aubry, très critique envers le gouvernement : voilà qui ne manque pas de piquant. Le sénateur vallsiste Luc Carvounas a tout de même paru enchanté par cette idée :

Le patron d'EELV David Cormand a lui aussi profité de l'occasion pour rappeler que les journées d'été de son parti se tenaient non loin de Nantes (Lorient, à 170km de distance) et aux mêmes dates (25-27 août). "Vous aviez retenu votre week-end pour Nantes ? Pas de panique. Venez débattre aux journées d'été de EELV", a-t-il écrit fort ironiquement sur Twitter.

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