Le multiplex politique du 3 juillet avec Chatel, Cambadélis, Ciotti, Bayrou et Valls

Publié à 09h49, le 03 juillet 2016 , Modifié à 20h45, le 03 juillet 2016

Le multiplex politique du 3 juillet avec Chatel, Cambadélis, Ciotti, Bayrou et Valls

#MULTIPLEXPOLITIQUE - C’est dimanche, et comme chaque dimanche, c’est le jour de notre multiplex politique. Tout au long de la journée et des interviews politiques dominicales, le Lab se plie en quatre (voire plus) pour vous proposer ses morceaux choisis de ces rendez-vous.

Au programme de ce 3 juillet : Luc Chatel au Grand Rendez-Vous Europe 1 / Le Monde / iTélé, Jean-Christophe Cambadélis au 12/13 dimanche sur France 3, Éric Ciotti au Grand Jury RTL / Le Figaro / LCI, François Bayrou à BFM Politique sur BFMTV et Manuel Valls dans Vie politique sur TF1.

  • Seconde partie

>> Manuel Valls, Vie politique



#Désobéissance à l'UE

Après le Brexit, Manuel Valls affirme qu'il faut "réformer l'Union européenne". A cette fin, le Premier ministre évoque la directive sur les travailleurs détachés, qui permet à tout Européen d'aller travailler dans un pays de l'Union européenne en étant rémunéré selon les conditions de son pays d'origine, à un niveau potentiellement inférieur au Smic français :

 

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Il y a un dispositif européen qui fait des ravages majeurs, terribles dans le monde des salariés. C'est ce qu'on appelle la drective sur les travailleurs détachés. Ce point-là, ça ne peut plus durer.

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Manuel Valls demande à la Commission européenne d'initier une réformer de cette directive. Alors que ses interlocuteurs font remarquer au Premier ministre, qui s'oppose à ce texte depuis 2015, que les négociations pour réformer ce dispositif ont toujours échoué, Manuel Valls a cette réponse définitive :

 

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La France ne devra plus appliquer cette directive.

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Nulle doute qu'une telle décision créerait un précédent. Rappelons tout de même que la Cour de justice de l'Union européenne peut condamner un pays qui refuse d'appliquer une directive, et que pour les juges français, le droit européen prime sur le droit français...

#Macron, ce bon jeune

Deux rocardiens, deux ambitieux... L'occasion était belle pour les journalistes de TF1 d'interroger Manuel Valls sur le ministre de l'Économie Emmanuel Macron. Et là, surprise, le Premier ministre ne joue pas dans son registre habituel de l'autorité mais chante les louanges de l'ex-banquier de chez Rothschild :

 

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C'est un talent qu'il faut utiliser, qu'il faut accompagner, qu'il faut aussi protéger.

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Plus ou moins subtilement, Manuel Valls suggère l'idée qu'Emmanuel Macron est avant tout un bon espoir, alors que lui est un homme politique confirmé :

 

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Moi, j'ai plus d'expérience que lui. [...] Je suis plus âgé qu'Emmanuel Macron. [...] Emmanuel Macron, il apprend tous les jours.

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Des propos qui rappellent, dans un contexte qui n'a rien à voir, on le reconnaît, la saillie du footballeur Patrice Evra, en 2009. Après une victoire de son club de Manchester United sur Arsenal, le défenseur avait déclaré que "ce soir, c'était onze homme contre onze enfants". Macron, cet enfant prometteur.





>> François Bayrou, BFM Politique



#Europhobes=démagos

Pour François Bayrou, les politiques qui prônent la sortie de la france de l'UE sont irresponsables... et ce sont les précédents internationaux qui le prouvent. 

Le président du Modem commence par rappeler que Boris Johnson, le leader du camp du "Leave" au Royaume-Uni, a renoncé à devenir Premier ministre. Puisse il se livre à une comparaison avec la Grèce de 2015 pour tenter de montrer que tous les leaders qui prônent un affrontement des institutions européennes finissent par capituler et changer d'avis :

 

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On a connu ça avec la Grèce. Quand Monsieur Tsipras a entraîné son peuple à un référendum, un dimanche d'été, pour dire qu'on refuserait les conditions de l'Europe, qu'est-ce qu'il a fait le jeudi ? Il a pris son stylo et il a signé tout ce qu'on lui demandait de signer.

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François Bayrou estime donc que les votes anti-UE découlent de discours démagogiques. Les politiques eurosceptiques seraient bien incapables de gouverner :

 

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Dans la démagogie, dans les moments électoraux, dès qu'il s'agit d'entraîner les passions [...] on trouve beaucoup de prétendants. Quand il s'agit de construire, ils ne sont plus là.

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Voilà le Front national rhabillé pour l'été.

  • Première partie




>> Luc Chatel, Le Grand Rendez-Vous



# Prêt, feu, go

Comme le reste de la classe politique, le président du Conseil national de LR salue la mémoire de Michel Rocard, décédé samedi à l'âge de 85 ans. "C'était homme d'État comme la politique s'honore d'en compter, à droite comme à gauche", a estimé Luc Chatel, soulignant "la rectitude et la clairvoyance" d'un homme qui "n'a jamais sombré dans la démagogie". 

Mais rapidement, un commentaire beaucoup plus politique lui vient. Il rappelle que dans son interview-testament au Point, fin juin, l'ancien Premier ministre de François Mitterrand qualifiait la gauche française actuelle de "plus rétrograde d'Europe". Il ajoute que "c'est bien de rendre hommage à un homme d'État, c'est bien aussi de se souvenir de ce qu'il disait". Et attaque donc tout de go François Hollande :

 

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Il prônait ce social-libéralisme que François Hollande s'efforce de ne pas mettre en place.

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La politique politicienne reprend bien vite ses droits... 

# Breaking news

Cela n'a absolument rien d'une surprise, mais au moins c'est désormais officiel. Luc Chatel annonce son soutien à Nicolas Sarkozy (dont il fut ministre) pour la primaire de la droite :

 

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Mon choix ne vous surprendra pas beaucoup. Je fais un choix par loyauté et par conviction, en faveur de Nicolas Sarkozy. Je laisse les trahisons et les voltefaces aux autres. Moi, je suis fidèle à Nicolas Sarkozy. Je crois beaucoup en lui.  Et la France a besoin d’un capitaine de mer agitée. Il est le meilleur gestionnaire de crise que nous ayons.

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"Capitaine de mer agitée"... Faut-il y voir là aussi, en creux, une attaque contre François Hollande ? Ce dernier avait été qualifié par Jean-Luc Mélenchon de "capitaine de pédalo dans la tempête" et, bien qu'il martèle son "cap" depuis 2012 et son entrée à l'Élysée, la droite moque régulièrement ce "capitaine" bien mal embarqué. Mais comme la remarqué Kéliane Martenon, qui gère la campagne numérique de Bruno Le Maire, la même expression avait été utilisée dans le même cadre par... Jean-Pierre Raffarin en 2011 :

Nicolas Sarkozy lui-même s'était à l'époque présenté comme un "capitaine dans la tempête". Aujourd'hui, il n'est toujours pas officiellement candidat mais parle déjà de sa présidence de LR au passé





>> Jean-Christophe Cambadélis, Le 12/13 dimanche



#Montebourg, la poule mouillée ?

Depuis l’annonce de l’organisation d’une primaire pour le PS et ses alliés, en janvier 2017, Arnaud Montebourg réserve sa décision sur une candidature. Dans Le Parisien de ce dimanche 3 juillet, son état-major évoque sa méfiance face au dispositif, qui sera plus léger qu’en 2011 : "Nous craignons une entourloupe", explique son entourage.

Des propos qui n’ont pas échappé à Jean-Christophe Cambadélis. Interrogé sur les réserves d’Arnaud Montebourg, le Premier secrétaire du PS paraît avoir *comme un doute* sur la bonne foi du troisième homme de la primaire de 2011 :

 

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Qu’il soit attentif aux conditions de cette primaire, je le suis aussi et je suis d’accord avec lui. Mais il ne faudrait pas créer des conditions telles que cela permette de ne pas être dans la primaire.

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Les remarques du camp Montebourg sur le nombre de bureaux de vote, qui vont passer de 10.000 en 2011 à entre 6.000 et 8.000 en 2017 semblent avoir particulièrement inquiété Jean-Christophe Cambadélis, qui considère au passage l’ex-ministre de l’Economie, comme "candidat" naturel à la primaire :

 

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Je m’inquiète de voir aujourd’hui certains candidats dire ‘il manque 200 ou 300 bureaux de vote et donc dans ces conditions je n’irai pas’.

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Le député de Paris, qui envisage la primaire de la gauche comme un moment pour "permettre aux électeurs de gauche de discuter", porte enfin l’estocade finale. Il suggère qu’Arnaud Montebourg pourrait chercher des prétextes pour renoncer à être candidat :

 

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Si on n’a pas envie d’y aller, on n’est pas obligé de faire porter la responsabilité sur le Parti socialiste.

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Si Jean-Christophe Cambadélis voulait pousser Arnaud Montebourg à se présenter face à François Hollande, il ne s'y prendrait pas autrement.

#Vélopolitique 

Jean-Christophe Cambadélis a l'habitude de nous régaler de ses métaphores footballistiques plus ou moins bien senties. Après avoir comparé la primaire de la droite à une équipe de foot où chacun veut être capitaine ou Martine Aubry à Eric Cantona, le Premier secrétaire du PS s'attaque maintenant au monde du vélo.

Interrogé sur les frictions au sein de la Belle alliance populaire, symbolisées par l'exaspération des frondeurs et les critiques du PRG sur la primaire, Jean-Christophe Cambadélis dégaine une image tirée du Tour de France cycliste, qui vient de commencer ce samedi 2 juillet :

 

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Il ne faut pas surdéterminer les petits éléments d'humeur. Vous savez, on est dans le Tour de France, et quand il y a des sprints, ça frotte un peu au début pour emmener les champions. Et puis à la fin, le sprint se fait et personne ne se met de côté.

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Les frondeurs et le PRG seront-ils les poissons-pilote du "champion" François Hollande pour 2017 ? Pour Jean-Christophe Cambadélis, c'est couru d'avance.

#Virés mais candidats à la primaire

Jean-Christophe Cambadélis évoque l'hypothèse selon laquelle une motion de censure "de gauche" est déposée à l'Assemblée nationale par les frondeurs du PS, au sujet du projet de loi Travail. Dans ce cas, les signataires seront exclus du PS :

 

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Il y a une résolution du Conseil national du PS qui va dans ce sens, donc je maintiens que le dépôt et le vote d'une motion de censure conduirait à des sanctions qui seraient celles de l'exclusion, évidemment.

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Pour bien faire comprendre que le dépôt de cette motion de censure constituerait un casus belli pour le PS, le premier secrétaire précise avec un sourire en coin que cette exclusion "rend l'investiture difficile" pour les élections législatives de 2017.

Mais, surprise, Jean-Christophe Cambadélis tient des propos tout à fait différents quelques minutes plus tard. Pour lui, l'exclusion des frondeurs post-motion de censure ne les empêcherait pas de participer à la primaire :

 

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Ça ne menace pas la primaire. Ils pourraient se constituer en parti et y participer, si c'était le cas.

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Or, les différents courants représentés à la primaire auront vocation à se rassembler dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017... et des élections législatives. Pour les frondeurs, la mise à l'écart pourrait être de très courte durée.





>> Éric Ciotti, Le Grand Jury



# Team Sarko

C'est la journée des annonces non surprenantes. Après Luc Chatel plus tôt dans la matinée (voir plus haut), c'est Éric Ciotti qui officialise son soutien à Nicolas Sarkozy. Le député LR des Alpes-Maritimes, ancien soutien de François Fillon pour la présidence de l'UMP, fait donc savoir qu'il roule désormais pour le patron du parti (toujours pas officiellement candidat), au lendemain du Conseil national du parti lors duquel le "projet présidentiel" pour 2017 a été adopté  :

 

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Je soutiendrai Nicolas Sarkozy s'il est candidat, mais j'en conviens, le suspense est modéré. S'il est candidat à la primaire, je soutiendrai Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, notre pays est dans une situation catastrophique, de crise majeure. [...] 

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Il a cependant fait part de son "immense respect" pour François Fillon, un "homme d'État" qui "a porté des idées". Mais aujourd'hui, il lui faut "choisir le meilleur, dans une situation de crise exceptionnelle, pour diriger notre pays". Et donc lâcher François Fillon, lui aussi candidat à la primaire, comme cela était attendu depuis des mois.

# Instant télé

Une fois ce soutien annoncé, il est demandé à Éric Ciotti si Nicolas Sarkozy ne lui aurait pas, par hasard, promis le poste de ministre de l'Intérieur en cas de victoire, à lui qui a fait des thématiques sécuritaires sa spécialité. L'intéressé s'en défend, expliquant que "ce n'est pas comme ça que ça fonctionne". Mais Rachida Dati, dans le public de l'émission en tant qu'invitée, glisse alors un sonore "si, si !". Le journaliste de RTL le signale lui-même à l'antenne, ce qui donne le dialogue suivant à revoir dans cette vidéo, isolée par Le Lab :



Rachida Dati parle-t-elle de pratiques d'ordre général du haut de son expérience de ministre, ou bien du cas particulier d'Éric Ciotti ? Mystère. Toujours est-il que les deux finissent la séquence tout sourire, même si l'on sent bien que le député des Alpes-Maritimes est un brin gêné. Au passage, ce dernier balance tout de même que "certains candidats à la primaire m'ont fait cette proposition, mais ce n'est pas Nicolas Sarkozy"...

 

"C'est pas une fonction à laquelle on est candidat, argumente enfin le député. Moi je travaille sur les questions de sécurité, d'immigration, de justice, avec beaucoup de parlementaires qui sont ici, [...] et puis après nous verrons bien. Ce qu'il faut c'est apporter des réponses." Ou comment candidater publiquement au poste tout en assurant que ce n'est pas le cas, donc. 



  • Deuxième partie


>> François Bayrou, BFM Politique

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>> Manuel Valls, Vie politique

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Du rab sur le Lab

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